Hommage national à Hélène Carrère d’Encausse : Emmanuel Macron rappelle cette « prémonition » sur Moscou

POLITIQUE - « Hélène Carrère d’Encausse fit mieux que d’être à la hauteur de la France, elle la rehaussa. » Emmanuel Macron a rendu hommage ce mardi 3 octobre aux Invalides à Hélène Carrère d’Encausse, historienne et première femme à avoir dirigé l’Académie française jusqu’à son décès, en louant sa lecture du monde, son engagement européen et ses analyses « prémonitoires » de la géopolitique russe.

Spécialiste de la Russie, Hélène Carrère d’Encausse est l’auteure de plusieurs biographies dont celles de Lénine, Staline ou Catherine II. Reconnue dans le cercle des kremlinologues et régulièrement consultée par le monde journalistique, jusque récemment sur l’invasion de l’Ukraine, elle a fait en 1978 une entrée fracassante dans l’édition avec L’Empire éclaté. Elle y prédisait, avant beaucoup d’autres, l’éclatement de l’URSS confrontée au problème des minorités.

Une analyse sur la Russie et l’Ukraine en 1992

Lors de son hommage, Emmanuel Macron a rappelé une autre de ses « observations prémonitoires ». « Tandis que la Russie a les yeux tournés vers l’Ukraine, celle-ci regarde avec obstination vers l’Europe occidentale. Cette observation prémonitoire est signée Hélène Carrère d’Encausse en 1992 », a rappelé le président de la République, tout en refusant de faire des œuvres de l’académicienne des « oracles ».

Née apatride à Paris le 6 juillet d’une mère italienne et d’un père philosophe géorgien émigré en France, Hélène Zourabichvili de son nom de jeune fille a été naturalisée à Paris en 1950. « L’instant où elle devint française marqua pour elle une nouvelle ère », a souligné le président de la République. « Hélène Carrère d’Encausse fit mieux que d’être à la hauteur de la France, elle la rehaussa. Elle offrit à notre pays sa vision de l’histoire, la limpidité de sa plume et de son esprit, sa relecture du monde alors prisonnier d’un rideau de fer qu’elle souleva pour aller explorer le mystère slave », a-t-il ajouté.

Hélène Carrère d’Encausse est décédée le 5 août à l’âge de 94 ans. Elle a été remplacée à l’Académie Française par Amin Maalouf, prix Goncourt 1993 pour Le Rocher de Tanios.

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