Historique, impitoyable, record... comment le Stade Toulousain s’est offert un 23e Bouclier de Brennus en humiliant l'UBB

Ça ne pouvait être que lui. Capitaine d’un Stade Toulousain affamé, Antoine Dupont a été le fer de lance du rouleau-compresseur haut-garonnais, en s’offrant un doublé face à l’UBB en finale du Top 14 ce vendredi (59-3). En grande maîtrise, le ministre de l’Intérieur a mené ses coéquipiers vers un 23e Bouclier de Brennus, et un nouveau doublé après le 6e sacre européen en Champions Cup acquis quelques semaines plus tôt.

Elu homme du match, Dupont a mérité son ovation du stade Vélodrome à sa sortie à la 70e minute, avant de s’attaquer à d’autres travaux, cet été lors des JO avec l’équipe de France de rugby à 7. "Il faut savourer les moments et se rendre compte de ce qu’on a fait. On a été cliniques, on a rien offert aux Bordelais. J’ai une semaine de vacances. Je vais bien profiter, bien décompresser pour aller chercher encore quelque chose", a confié le capitaine au micro de France 2.

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Les Bordelais pris à la gorge, Ramos dans l’histoire

L’international français n’a mis que six minutes pour mettre en route une machine très rarement grippée cette saison. Dans un premier temps en force, Dupont a montré pourquoi il est le meilleur joueur du monde en étant à la conclusion d’une action magnifique, laissant un Maxime Lucu sans voix devant le petit par-dessus du demi de mêlée. Dans le sillage de son capitaine, le troisième ligne Jack Willis a livré une finale de haute volée, tout comme Thomas Ramos, devenu le meilleur marqueur de l’histoire du Stade Toulousain devant Jean-Baptiste Elissalde grâce à ses 17 points du soir.

Sanctionnée d’un carton jaune après le premier essai de Dupont (Tatafu), l’équipe la plus disciplinée du championnat a sombré défensivement en encaissant neuf essais, dont trois en première période, pour la première finale de l’UBB en Top 14. Titulaire à l’ouverture, Matthieu Jalibert n’a pas pesé dans le jeu, laissant Yannick Bru dubitatif face à son pari manqué au cours d’une soirée qui a tourné à l’humiliation. “Ça reflète la réalité du terrain. C’était notre première finale, on voit la différence. On a manqué de beaucoup d’ingrédients. La réalité des deux clubs est marquante”, a concédé un Lucu fataliste.

Un Toulouse mort de faim

Habitués aux matchs à enjeu, les Toulousains ont une nouvelle fois montré leur expérience à ce niveau en remportant une 10e finale de rang sur les 30 qu’ils ont disputées, championnat et Coupe d’Europe confondus. Insatiable en première période, le Stade n’a pas baissé le pied au retour des vestiaires: le banc s’est vidé, mais le rendement a toujours été le même, avec six essais supplémentaires. “Je ne sais pas si on réalise ce qu’on a fait. C’est dur de revenir en finale, de gagner. Quand on joue comme ça, c’est difficile de nous battre”, a avoué Romain Ntamack.

Tels des voraces, les Haut-Garonnais ont joué jusqu’à la dernière seconde, et même au-delà de la sirène, pour inscrire un neuvième et dernier essai grâce à Ange Capuozzo et pulvériser le plus grand nombre de points inscrits dans une finale de Top 14. Un record datant de 1900, lorsque le Racing avait battu… Bordeaux (37-3).

Avec cette rencontre à sens unique, la génération dorée toulousaine signe un deuxième doublé après 2021 - avec un quatrième Bouclier de Brennus - et montre la force d’un collectif qui se pousse vers le haut. Pour preuve, Ugo Mola a utilisé 58 joueurs cette saison et tous ont apporté leur pierre à l’édifice pour tirer l’équipe vers le haut. “On est tellement heureux pour tout le groupe. La concurrence est permanente. Je suis sûr que le groupe ne va pas s’arrêter là”, a savouré Thomas Ramos au micro de France 2. Une déclaration en guise de promesse?

Article original publié sur RMC Sport