Histoire des sciences : les physiciens et leurs "amies" les bêtes

Entre jeux de l'esprit et véritables expériences, les physiciens ont souvent eu recours à des animaux pour expliquer et prouver leurs travaux.

Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°212 daté janvier/ mars 2023.

Pour rendre intelligibles des concepts complexes, les scientifiques ont parfois eu recours à la parabole animalière. Ainsi avec le paradoxe d'Achille et de la tortue du philosophe grec Zénon d'Élée au 5e siècle avant J.-C. Ou avec le chat de Schrödinger qui, du point de vue de la physique quantique, peut être à la fois vivant et mort. Mais à côté de ces jeux de l'esprit, la physique a aussi convoqué des bêtes en chair et en os.

En 1654, Otto von Guericke mobilisa deux attelages de quinze chevaux au cours d'une démonstration sur la force de la pression atmosphérique : il fit le vide dans une sphère composée de deux hémisphères creux en cuivre plaqués l'un contre l'autre, et les fit tirer dans des directions opposées par les chevaux, qui échouèrent à les séparer…

Thomas Edison fit mourir un éléphant pour prouver la dangerosité du courant alternatif

À la fin du 18e siècle, Luigi Galvani sacrifia à ses travaux sur l'influence de l'électricité sur les nerfs quantité de grenouilles. Ayant observé que leurs muscles se contractaient lorsqu'ils étaient en contact avec deux métaux différents, il en conclut à l'existence d'une électricité animale... réfutée par Alessandro Volta, qui exploita l'alliance du cuivre et du zinc pour mettre au point la pile électrique. Au début du 20e siècle, ardent partisan de l'usage du courant continu, Thomas Edison fit mourir un éléphant pour prouver la dangerosité du courant alternatif. L'animal de cirque avait été condamné à mort pour avoir tué un dresseur…

Quant au physicien George Gamow, il soumit à Nature, dans les années 1950, un article qui établissait un lien entre le sens de mastication des vaches, présenté comme distinct dans chaque hémisphère terrestre, et la force de Coriolis... Un canular qui n'abusa pas la prestigieuse revue.

Par Marie-Amélie Carpio

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