“Heatflation” : pourquoi le réchauffement risque d’alimenter la hausse des prix

La vague de chaleur qu’a subie l’Europe n’a pas fait souffrir que les corps. “En Italie, la chaleur et la sécheresse devraient détruire au moins un tiers de la récolte saisonnière de riz, de maïs et d’alimentation animale, relève le site états-unien consacré à l’environnement Grist. La Sardaigne a subi la pire invasion de sauterelles depuis trente ans, un coup dur pour le foin et la luzerne. La Commission européenne a récemment abaissé sa prévision de production de blé tendre, de 130 à 125 millions de tonnes : une mauvaise nouvelle de plus alors que le blocus imposé par la Russie sur les exportations ukrainiennes provoque déjà des pénuries alimentaires.”

Au printemps, en Inde, une vague de chaleur avait “dévasté les plants de blé, poussant le pays à interdire les exportations”, ce qui a également contribué à tendre le marché mondial.

L’Asie orientale étouffe, elle aussi. “La chaleur pourrait faire baisser la production de maïs et de soja et aggraver l’inflation, a prévenu l’agence météorologique du Japon. Or ces cultures servent à nourrir les cochons, et les déconvenues du début de la récolte ont déjà fait flamber le prix du porc, la viande de base en Chine.”

Les effets du climat ne se limitent pas à l’alimentation

Les récoltes décevantes pourraient ainsi alimenter une inflation qui est actuellement élevée dans de nombreux pays du monde, notamment en Europe, ainsi qu’aux États-Unis, où elle a atteint 9,1 % sur les douze derniers mois. Cette augmentation des prix a, bien sûr, d’autres causes : hausse des cours du pétrole et du gaz, problèmes d’approvisionnement en matières premières et en composants.

Toutefois, une étude de la Banque centrale européenne a montré que les étés particulièrement chauds contribuaient à la hausse des prix à court terme.

“Pour combattre l’inflation, nous devons lutter contre le changement climatique”, a plaidé David Super, professeur à l’université de Georgetown, sur le site The Hill, cité par Grist. Il souligne que les effets du climat ne se limitent pas à l’alimentation. L’exploitation du bois peut s’en trouver compliquée, par exemple, ce qui a des répercussions dans le secteur du logement. Les compagnies d’assurances demandent des primes plus élevées pour couvrir le risque d’événements météorologiques extrêmes.

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