Le harcèlement à l’école lié à l’orientation sexuelle est celui qui laisse le plus de séquelles

Une étude sur le harcèlement scolaire montre les ravages psychologiques et sur les élèves. Il crée d’autant plus de dégâts qu’il est lié à l’orientation sexuelle.

HARCÈLEMENT - Différents types de harcèlement aux conséquences variables. C’est encore une fois confirmé, le harcèlement scolaire est significativement corrélé à la détresse mentale, selon une étude américaine publiée ce mercredi 15 février dans la revue scientifique PLOS One. Réalisée par des chercheurs de l’Université Drake aux États-Unis, l’étude montre que cette corrélation est plus forte lorsque le harcèlement est causé en raison de l’orientation sexuelle et de genre des victimes.

Pour évaluer les effets du harcèlement scolaire (qui touche 30 % des jeunes Américains) sur la santé mentale, les auteurs de l’étude ont utilisé les données de l’« Iowa Youth Survey 2018 », un vaste questionnaire proposé tous les deux ou trois ans aux élèves de 6e, 4e et première de l’État américain. Ils ont analysé 70 451 réponses pour trouver des corrélations entre harcèlement et santé mentale.

Les résultats sont clairs. Il existe un lien entre détresse mentale et harcèlement scolaire. Celles et ceux qui en sont victimes peuvent également développer divers symptômes, comme les maux de tête ou les troubles du sommeil. Cependant, les résultats ont montré que toutes les formes de harcèlement ne sont pas forcément corrélées avec un risque négatif significatif sur la santé mentale.

Le fléau du cyberharcèlement

Les résultats de l’étude indiquent que les élèves qui déclarent avoir été victimes de harcèlement en raison de leur religion ou leur origine raciale, n’étaient pas plus susceptibles de déclarer des sentiments de tristesse ou de désespoir que les élèves qui n’en ont pas subi. « Il faut souligner que l’Iowa est largement homogène en ce qui concerne la race blanche et la religion chrétienne », tempèrent les auteurs de l’étude. De fait, les résultats pourraient être différents dans des États avec une population non-blanche et non-chrétienne plus présente.

« Le harcèlement lié à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre est systématiquement corrélé à des sentiments de tristesse », écrivent en revanche les chercheurs. En effet, les élèves qui en sont victimes ont 2,5 fois plus de risque de développer ces sentiments négatifs que ceux qui sont harcelés pour d’autres raisons. Ils ont également environ 2 fois plus de risque de faire une tentative de suicide ; un chiffre que la mort du jeune Lucas, 13 ans, est tristement venue illustrer le 7 janvier dernier.

Le cyberharcèlement présente des résultats similaires. Les élèves qui ont rapporté en être victimes sont en moyenne 1,5 fois plus susceptibles de faire une tentative de suicide que les autres.

« Les données montrent assez clairement que les campagnes de lutte contre le harcèlement devraient cibler en priorité le cyberharcèlement et le harcèlement fondé sur l’identité, et plus spécifiquement celui lié à l’identité sexuelle ou au genre », concluent les chercheurs qui espèrent que cette étude influencera « la mise en œuvre de politiques et de programmes scolaires ».

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