Halloween en Arabie saoudite : de l’interdiction à l’engouement

Récemment encore, les Saoudiens risquaient de se faire arrêter par la police s’ils osaient enfreindre l’interdit de célébrer des fêtes non islamiques. Désormais, les autorités encouragent la jeunesse à se divertir afin de renvoyer l’image d’un pays qui se modernise, rapporte “The New York Times”.

“Dans certains quartiers de Riyad, la capitale saoudienne, on avait l’impression que des créatures d’une maison hantée s’étaient échappées pour prendre possession de la ville”, rapporte The New York Times après un “week-end de l’horreur” organisé le jeudi 27 et le vendredi 28 octobre pour la deuxième année consécutive.

Étant donné “l’ambiguïté stratégique” que les autorités entretiennent à propos de “changements sociétaux qui déferlent sur le pays”, il ne s’agissait pas à proprement parler de célébrer Halloween. Mais le fait est que les dates tombaient opportunément juste avant cette fête que les Américains parviennent de plus en plus à exporter dans le reste du monde.

“Partout, il y avait des monstres, des sorcières, des braqueurs de banque et même les coquines femmes de chambres françaises”, témoigne Vivian Nereim, la correspondante en Arabie saoudite du journal américain, qui y voit un signe des énormes changements intervenus ces dernières années dans le pays.

Il n’y a pas si longtemps, “célébrer des fêtes non islamiques telles que la Saint-Valentin, Noël ou Halloween était tabou”, rappelle le journal. “En 2018 encore, la police [avait] pris d’assaut une fête d’Halloween et procédé à des arrestations”.

Divertissement mais pas de liberté d’expression

“Cela ne faisait pas partie de nos traditions, concède Yasser Al-Hazzazi, un Saoudien de 21 ans. Mais on aime découvrir des choses nouvelles.” La semaine dernière, le jeune homme s’est déguisé avec une “compresse maculée de sang autour de la tête et du visage” pour rejoindre, avec son cousin Yahya, vêtu d’une robe blanche tachée de la trace d’une main ensanglantée, “une foule de gens affublés de cornes de diable et d’oreilles de lapin”.

Fêtes, foires, concerts géants et festivals en tout genre se multiplient dans le royaume depuis l’annonce du plan de diversification économique par le prince héritier, Mohammed Ben Salmane (MBS), en 2016. Ils satisfont largement la jeunesse saoudienne, qui était “assoiffée de divertissements”, rappelle le journal.

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