Hériter les traumatismes de nos ancêtres : voici ce que disent les scientifiques !

L’enfer des camps de concentration a laissé des traces. Les études sont contradictoires, mais plusieurs ont montré, même cinquante ans après les faits, que les rescapés se sentaient globalement moins heureux et souffraient davantage d’anxiété, de dépression et de troubles du stress post-traumatique (TSPT) – l’individu revit la situation traumatisante de façon répétée (flash-back, rêves…) avec la même intensité. Ces troubles se répercutent-ils sur la descendance ? Là encore, les résultats des travaux sur les enfants des survivants de la Shoah sont controversés. Il semblerait que les traumatismes parentaux augmentent le risque que l’enfant soit atteint d’anxiété, de dépression ou de TSPT. Cette vulnérabilité psychique pourrait s’expliquer, entre autres, par l’incapacité des parents à répondre aux besoins de l’enfant ou par le silence régnant dans certaines familles autour du vécu traumatique.

Chez certains survivants de la Shoah et leurs descendants, la réponse au stress est perturbée. Leur niveau de cortisol (glucocorticoïde) est plus bas, or cette hormone participe au retour à la normale après une réaction de stress. Ce dérèglement s’observe aussi chez des victimes d’abus dans l’enfance. « Les traumatismes impriment des modifications chimiques sur l’ADN sans en modifier la séquence », explique la médecin généticienne Ariane Giacobino, auteure de : Peut-on se libérer de ses gènes ? (éd. Stock). Ces marques dites épigénétiques se trouvent sur des gènes liés au stress, et en modifient (...)

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