Les “hélicoptères”, nouveaux patrons toxiques

Avoir son supérieur hiérarchique constamment sur son dos est un désagrément vieux comme le travail et ne date certainement pas de la pandémie. Néanmoins, la BBC a constaté, témoignages et études à l’appui, que le télétravail, de plus en plus pratiqué depuis 2020, a accentué ce phénomène. Selon le site britannique, “les experts disent que la pandémie a donné naissance à une nouvelle vague de patrons ‘hélicoptères’ : pensez aux parents ‘hélicoptères’, qui survolent leurs enfants et les surveillent constamment, mais en appliquant cela au travail”.

Une étude datant de juillet 2020, publiée dans la Harvard Business Review et basée sur 1 200 personnes vivant dans 24 pays, a montré qu’un cinquième des travailleurs s’estimaient victimes de “micromanagers”, et que plus d’un tiers des managers n’avaient pas entière confiance dans leurs employés en télétravail.

Katleen De Stobbeleir, professeure de leadership et de coaching à la Vlerick Business School, en Belgique, remarque que les bouleversements liés au Covid-19 ont eu deux conséquences opposées : certains managers sont devenus tellement déconnectés qu’ils en oublient leurs équipes, tandis que d’autres exercent au contraire une surveillance de chaque instant. Ces derniers vérifient leur statut en ligne ou hors ligne sur les outils de communication, les bombardent d’e-mails et de coups de fil, leur imposent des réunions vidéo très fréquentes et exigent des comptes rendus détaillés à un rythme parfois quotidien. De plus en plus d’entreprises sont même allées plus loin en adoptant des outils de surveillance. “Une enquête de juillet 2022 de la société d’information commerciale International Data Corporation a montré qu’environ 68 % des employeurs nord-américains comptant au moins 500 employés utilisent une forme ou une autre de logiciel de surveillance des salariés”, rapporte la BBC.

Même si le “micromanagement” peut parfois cacher de bonnes intentions (soutenir ses collaborateurs, les assurer de sa présence), les conséquences sont toujours néfastes tant pour les employés, qui le ressentent comme le signe évident d’un manque de confiance et sont moins impliqués, que pour l’entreprise, qui essuie des démissions en rafales. Les employés qui restent cessent de développer leur créativité et deviennent moins bons, tandis que les managers sont vite débordés et ne se consacrent plus assez aux questions stratégiques pour l’entreprise.

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