Guerre en Ukraine : Zelensky s’invite au sommet européen pour renforcer ses défenses avant l’hiver

Le président Zelensky lors de son arrivée au Palacio de Congreso de Grenade, lieu de réunion des dirigeants européen pour le Sommet de la Communauté politique européenne.
THOMAS COEX / AFP Le président Zelensky lors de son arrivée au Palacio de Congreso de Grenade, lieu de réunion des dirigeants européen pour le Sommet de la Communauté politique européenne.

GUERRE EN UKRAINE - Programme chargé pour le chef d’État en guerre. Alors que l’Europe est traversée par plusieurs conflits (Kosovo ou en Arménie), le Sommet de la Communauté politique européenne qui s’ouvre ce jeudi 5 octobre doit réunir une cinquantaine de dirigeants dans un cadre informel, présenté comme plus propice aux échanges et à l’apaisement des tensions régionales.

Et si ce sommet doit également permettre aux Européens de formaliser l’absence de lassitude des alliés de Kiev à l’égard du sort de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky débarque en Espagne avec un cahier de doléances chargé.

Dans un message posté sur ses réseaux sociaux, le président ukrainien a d’ailleurs annoncé « d’importantes rencontres bilatérales » ce jeudi. Une manière pour lui de préparer le terrain avant un nouvel hiver crucial en Ukraine. « Cela devrait être une journée productive pour l’Ukraine et l’Europe dans son ensemble », a-t-il prophétisé.

Éviter un nouvel hiver dans le noir

Avant son arrivée à Grenade, Volodymyr Zelensky a clairement affiché son objectif. « La principale priorité de l’Ukraine, en particulier à l’approche de l’hiver, est de renforcer la défense aérienne », a-t-il pointé.

Un défi de taille alors qu’il a plus que jamais du soutien de ses alliés pour éviter une nouvelle période hivernale dite de « terreur énergétique » sous les bombes russes. En octobre 2022, et durant tout l’hiver 2022, la Russie avait mené une stratégie à grande échelle pour priver des millions d’Ukrainiens de chauffage, d’eau et d’électricité en ciblant les infrastructures énergétiques ukrainiennes.

Un an plus tard, Kiev accuse de nouveau la Russie de reprendre ces attaques, comme l’avait indiqué le Premier ministre Denys Chmygal dès la fin du mois de septembre. « La phase de la terreur énergétique a déjà commencé », « nous le voyons à travers la destruction d’infrastructures » liées à la production et le stockage de combustibles et « des premières frappes » contre des postes électriques « ces deux dernières semaines », précisait-il. Des affirmations étayées par le fournisseur d’électricité ukrainien Ukrenergo, notamment dans l’ouest et le centre du pays, où des coupures d’électricité ont déjà été constatées dans plusieurs régions.

Ce jeudi, Zelensky s’est toutefois montré confiant, assurant avoir déjà « jeté les bases de nouveaux accords » avec ses alliés pour obtenir ce nouveau renforcement de sa défense aérienne. « Nous attendons avec impatience leur approbation et leur mise en œuvre ».

Mais durant le sommet, l’urgence d’une meilleure protection de l’espace aérien ukrainien est venue brutalement se confronter à la réalité des bombardements russe lorsque Zelensky a annoncé lui-même la mort de 49 de ses concitoyens dans une frappe russe sur un village de la région de Kharkiv.

Sécuriser la mer Noire

Zelensky compte aussi sur ce sommet de Grenade pour attirer l’attention sur le sort d’une autre région. Celle de la mer Noire. L’accord sur les exportations de céréales entre Kiev et Moscou étant caduc depuis juillet en raison du retrait de la Russie, cette zone du globe où transitent des millions de tonnes de céréales ukrainiennes est constamment menacée par la Russie, qui intimide les navires empruntant le corridor humanitaire et menace de bombarder les ports ukrainiens.

Selon Londres, Moscou envisage même de s’en prendre à des navires civils en mer Noire à l’aide de mines marines, toujours dans le but de perturber l’exportation de céréales ukrainiennes en accusant à tort Kiev de ces attaques. Pour ces raisons, Zelensky espère arriver à des « efforts communs visant à renforcer la sécurité alimentaire mondiale et la liberté de navigation » dans cette région.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de la séance plénière du sommet de la Communauté politique européenne à Grenade.
LUDOVIC MARIN / AFP Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de la séance plénière du sommet de la Communauté politique européenne à Grenade.

Plus largement, la sécurité aux frontières de l’Europe doit être abordée par Volodymyr Zelensky durant ces différentes rencontres bilatérales, comme il l’a également fait savoir en amont du sommet. « Nous travaillons avec des partenaires pour renforcer l’architecture de sécurité européenne, en particulier la sécurité régionale », a-t-il affirmant au passage que son pays arrivait en Espagne avec « des propositions substantielles à cet égard ».

Ces sujets ont d’ailleurs été abordés avec la France ce jeudi. Avant le sommet, l’Élysée avait clairement affiché sa volonté d’une rencontre Zelensky-Macron à Grenade.

Et lors de cette entrevue, Emmanuel Macron a notamment « interrogé le président Zelensky sur les besoins de l’Ukraine à l’approche de l’hiver, notamment en matière de résilience civile ». Il en a également profité pour « réitéré la détermination sans faille de la France à se tenir aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra ».

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