Guerre en Ukraine : un premier chargement de céréales a quitté Odessa

A handout image made available by the Odessa City Council Telegram channel on July 24, 2022, shows Ukrainian firefighters battling a fire on a boat burning in the port of Odessa after missiles hit the port on July 23, 2022. - Russia on July 24, 2022, said its missiles had destroyed a Ukrainian warship and weapons from the United States after a strike on Ukraine's Black Sea port of Odessa, crucial for grain exports. The strike came a day after Kyiv and Moscow signed a landmark agreement hammered out over months of negotiations aimed at relieving a global food crisis. (Photo by Odessa City Council Telegram channel / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT

STR / AFP

Le port d’Odessa a été visé par des frappes fin juillet, compromettant l’accord pour la reprise des exportations de céréales.

GUERRE EN UKRAINE - Un peu plus de deux semaines après la signature de l’accord international entre l’Ukraine et la Russie pour la reprise des exportations de céréales, un premier chargement a quitté le port d’Odessa à 06 h 17 GMT lundi (8 h 17 à Paris), a annoncé le ministère turc de la Défense.

« Le navire Razoni a quitté le port d’Odessa à destination du port de Tripoli au Liban. Il est attendu le 2 août à Istanbul. Il continuera sa route vers sa destination à la suite des inspections qui seront menées à Istanbul », a ajouté le ministère.

Selon le ministre ukrainien de l’Infrastructure Oleksandre Koubrakov, le bateau, battant pavillon de la Sierra Leone, est chargé de 26 000 tonnes de maïs. Construit en 1996 et long de 186 m sur 25 de large, le Razoni a une capacité de cale de 30 000 tonnes.

Éviter une crise alimentaire

Il devrait arriver à l’entrée du Bosphore mardi à la mi-journée, a estimé Yörük Isik, spécialiste du suivi des mouvements des navires sur le Bosphore et dans la région. D’autres convois vont suivre ce premier départ en respectant « le couloir (maritime) et les formalités convenues », d’après le ministère turc.

« Aujourd’hui l’Ukraine, avec ses partenaires, avance pour éviter une crise alimentaire mondiale », a félicité Alexander Kubrakov selon AP. Il a également déclaré que le retour des exportations allait aider Kiev : « Débloquer les ports va permettre d’apporter au moins 1 milliard de dollars de recettes en devises étrangères à l’économie. C’est aussi une opportunité pour le secteur agricole de planifier les récoltes de l’année prochaine. »

Signé le 22 juillet à Istanbul entre des représentants de Russie, Ukraine, Turquie et des Nations unies, l’accord permet la reprise des exportations ukrainiennes sous supervision internationale. Un accord similaire signé simultanément garantit également à Moscou l’exportation de ses produits agricoles et engrais, malgré les sanctions occidentales.

Ces deux accords doivent permettre d’atténuer une crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays parmi les plus pauvres au monde, notamment en Afrique, en raison du blocage des ports ukrainiens par le conflit avec la Russie.

Les pays les plus dépendants du blé de la Russie et de l’Ukraine.
AFP Les pays les plus dépendants du blé de la Russie et de l’Ukraine.

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Les pays les plus dépendants du blé de la Russie et de l’Ukraine.

Selon les termes de l’accord, les navires et leur chargement doivent être inspectés à Istanbul, sous l’autorité du Centre de coordination conjointe (CCC). Ce centre, chargé du contrôle des exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire, a été inauguré mercredi à Istanbul conformément à l’accord.

Un homme d’affaires tué dans des frappes

Il associe des représentants des deux belligérants, ainsi que de la Turquie et des Nations unies, représentées par l’amiral américain à la retraite Fred Kenney. Le CCC a pour tâches, selon l’accord, de valider et suivre les navires marchands qui participeront aux convois, assurer leur suivi via internet et par satellite, inspecter les bateaux au moment du chargement dans les ports ukrainiens et à leur arrivée dans les ports turcs.

L’accord a toutefois vite été compromis. Dès la signature, la communauté internationale a prévenu la Russie qu’elle devait respecter le texte. Or, à peine 24 heures plus tard, des frappes touchaient le port d’Odessa. Après avoir nié être impliquée, Moscou a reconnu avoir détruit un navire militaire ukrainien et des missiles livrés par les États-Unis.

Sur le terrain, les frappes russes se poursuivent sur les villes ukrainiennes, notamment Mykolaïv, où le bombardement le plus violent depuis le début de la guerre a tué au moins deux habitants dimanche, selon les autorités locales.

Ces frappes ont causé la mort d’Oleksiï Vadatoursky, propriétaire de la principale société ukrainienne de logistique céréalière et de son épouse. « C’était un des plus importants entrepreneurs agricoles du pays, une personnalité clef de la région et un important employeur », a souligné sur Telegram Mikhailo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne, disant croire à une frappe ciblée.

Dans son adresse dominicale, le président Volodymyr Zelensky a rendu hommage à Oleksiï Vadatoursky, qu’il a qualifié de « héros de l’Ukraine ».

À voir également aussi sur le Huffpost : La Russie va doter sa flotte d’un missile hypersonique Zircon

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