Guerre en Ukraine: Kiev accélère sa contre-offensive dans le sud-est

Guerre en Ukraine: Kiev accélère sa contre-offensive dans le sud-est

"C'est le grand test." Selon des responsables américains cités par le New York Times ce mercredi, Kiev serait sur le point de déclencher la plus grande phase de sa contre-offensive débutée en juin pour récupérer ses territoires envahis par la Russie.

En effet, plusieurs sources liées au renseignement américain et au Pentagone font état d'une escalade majeure dans la contre-offensive ukrainienne. Les Russes disent l'avoir contenue ou même repoussée jusqu'ici. Les Ukrainiens eux ne confirment rien, comme à leur habitude lorsqu'il s'agit de manœuvres offensives.

Igo Konashenkov, porte-parole en chef du ministère russe de la Défense, a fait état d'un assaut "massif" accompagné de violents combats au sud d'Orikhiv, ville ukrainienne à une centaine de kilomètres au nord de la mer d'Azov.

Il s'agit donc d'une tentative de percée sur le front sud, depuis la région de Zaporijia, en direction d'Orikhiv et Robotyne, avec pour objectif d'atteindre Melitopol et Berdyans'k, sur la rive de la mer d'Azov, afin de couper en deux le territoire occupé par les Russes. D'après l'Institute for the Study of War, cette offensive aurait déjà permis une percée à travers les défenses russes de la région d'Orikhiv et Robotyne.

Des signaux annonciateurs

Si elle est effectivement en train d'avoir lieu, cette phase cruciale de la contre-offensive devrait livrer ses premiers résultats dans les prochains jours. Quoi qu'il arrive, plusieurs signaux indiquaient qu'elle était imminente.

Dans un premier temps, l'heure tourne pour Kiev. Alors que le début de la "contre-offensive de printemps" s'est fait attendre jusqu'à début juin, l'armée ukrainienne pourrait subir le retour de l'hiver, très froid et peu propice aux avancées spectaculaires.

De plus, les hommes de Volodymyr Zelensky ont changé leur tactique depuis plusieurs semaines. Au lieu de continuer à attaquer et de tenter des percées, ils ont plutôt recours à l'artillerie pour diminuer les défenses russes. Une stratégie qui a semblé porter ses fruits grâce aux nombreuses livraisons d'armes occidentales.

Enfin, les Ukrainiens n'ont pas encore sollicité l'ensemble des brigades préparées pour cette contre-offensive. Selon certaines sources, il y aurait trois bataillons engagés (10.000 à 12.000 hommes). Or, "il faut rappeler l'ampleur des moyens qui ont été fournis à l'Ukraine, qu'on n'a pas vu véritablement se déployer sur le terrain", a expliqué Thierry Arnaud, éditorialiste politique internationale de BFMTV. Il a rappelé que 60.000 hommes ont été formés - dont 10.000 aux États-Unis - mais aussi 1500 véhicules blindés ont été fournis.

Thierry Arnaud avance également la pression politique comme facteur d'accélération pour Kiev: "Il faut des résultats, il faut montrer vis à vis des responsables politiques et des opinions publiques occidentales que cette contre-offensive va pouvoir réaliser quelque chose de concret."

Article original publié sur BFMTV.com