Guerre en Ukraine : Erdogan et le patron de l’ONU à Lviv pour évoquer la sortie du conflit

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et le président turc Recep Tayyip Erdogan sont tous deux en Ukraine, à Lviv, pour envisager une solution politique au conflit avec Volodymyr Zelensky (photo prise le 22 juillet lors d’une visite d’Antonio Guterres en Turquie).

Cem Tekkesinoglu/ dia image / Getty Images

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et le président turc Recep Tayyip Erdogan sont tous deux en Ukraine, à Lviv, pour envisager une solution politique au conflit avec Volodymyr Zelensky (photo prise le 22 juillet lors d’une visite d’Antonio Guterres en Turquie).

GUERRE EN UKRAINE - Enfin des avancées diplomatiques à venir dans le dossier ukrainien ? Près de six mois après le début de l’invasion, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres doit rencontrer ce jeudi à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays tente depuis des mois de s’imposer comme un médiateur central dans cette guerre. Et selon l’agence de presse russe Interfax, l’issue politique du conflit doit notamment être abordée.

Interfax écrit ainsi que les trois hommes « vont discuter de mesures diplomatiques pouvant être prises pour résoudre la crise », notamment en s’appuyant sur les « mécanismes » mis en place pour permettre de relancer les exportations de grain ukrainien en direction du reste du monde, sujet qui sera lui aussi évoqué en vue d’être perfectionné et augmenté. « Je n’ai aucun doute (sur le fait) que la question de la centrale nucléaire (de Zaporijjia) et d’autres seront également abordées », a ajouté le porte-parole de l’ONU Stephane Dujarric.

Sur le front diplomatique, le président ukrainien a d’ailleurs poursuivi sa mobilisation tous azimuts. « La diplomatie dans l’intérêt de notre pays a été très active ces derniers jours », a assuré Volodymyr Zelensky mercredi 17 août au soir, rapportant la tenue d’une cérémonie dans la journée pour accueillir les nouveaux ambassadeurs d’Espagne, de Belgique, du Kirghizstan et de Roumanie. « Cinquante-cinq missions diplomatiques ont déjà repris leur travail », a-t-il souligné, lui qui cherche à obtenir de l’aide financière et matérielle pour son pays et plaide aussi pour des sanctions plus sévères envers Moscou.

La question des céréales sera centrale

Dans cette traditionnelle déclaration du soir, Volodymyr Zelensky a par ailleurs indiqué dès mercredi 17 août qu’Antonio Guterres était « déjà arrivé en Ukraine. Nous travaillerons ensemble pour parvenir aux résultats nécessaires pour l’Ukraine ».

Au-delà de la rencontre à trois, le secrétaire général doit aussi s’entretenir en bilatéral avec le président ukrainien. Il a ensuite prévu de se rendre ce vendredi à Odessa, un des trois ports utilisés dans le cadre de l’accord d’exportation de céréales, avant de se rendre en Turquie pour visiter le Centre de coordination conjointe (CCC) chargé de superviser cet accord.

Selon les Nations Unies, entre le 1er et le 15 août, 21 vraquiers ont été autorisés à prendre la mer. Ils transportaient au total 563.317 tonnes de matières premières agricoles, dont 451.481 tonnes de maïs. Mais le premier navire humanitaire affrété par l’ONU, chargé de 23.000 tonnes de blé, a quitté l’Ukraine seulement mardi en direction de l’Ethiopie dans le cadre de cet accord conclu en juillet sous l’égide de l’ONU et grâce à une médiation turque.

L’Ukraine et la Russie comptent parmi les plus gros exportateurs mondiaux de céréales, qui connaissent une flambée des cours depuis l’invasion russe le 24 février. Or selon le Programme alimentaire mondial, un nombre record de 345 millions de personnes dans 82 pays sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, tandis que jusqu’à 50 millions de personnes dans 45 pays risquent de sombrer dans la famine sans aide humanitaire.

De nouvelles victimes civiles à Kharkiv

Sur le terrain, les combats se poursuivent et font de nouvelles victimes civiles comme à Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, où selon les autorités du pays un missile a touché mercredi un immeuble résidentiel de trois étages pendant un bombardement russe provoquant « un puissant incendie ».

« À ce stade, il y a sept morts et dix-sept blessés », a indiqué Igor Terekhov, le maire de la ville, revoyant à la hausse le précédent bilan de six morts et seize blessés. Il a précisé qu’au moins cinq attaques de missiles ont eu lieu à partir de 4 heures 32 du matin dans plusieurs quartiers Volodymyr Zelensky avait de son côté dénoncé une « attaque ignoble et cynique ». Le gouverneur régional Oleg Sinegoubov a précisé qu’il y avait eu « plusieurs incendies » causés par ces frappes, qui ont fait au moins cinq blessés dont un enfant.

En outre, la situation restait tendue mercredi autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, occupée depuis début mars par l’armée russe et visée par des bombardements répétés dont Moscou et Kiev s’accusent mutuellement. Cette fois, des frappes ont atterri près d’un bâtiment de stockage radioactif et ont provoqué l’arrêt automatique d’un réacteur.

L’Ukraine dénonce encore des frappes russes à Zaporijjia

L’Ukraine doit se préparer à « tous les scénarios », a averti mercredi le ministre ukrainien de l’Intérieur. « Personne ne pouvait prévoir que les troupes russes allaient tirer sur des réacteurs nucléaires à l’aide de chars. C’était du jamais vu », a accusé le ministre de l’Intérieur ukrainien Denys Monastyrsky lors d’un déplacement à Zaporijjia, ville située à une cinquantaine de kilomètres à vol d’oiseau de cette installation. « Nous devons nous préparer à tous les scénarios possibles », a-t-il prévenu, accusant la Russie d’être un « État terroriste (...) Tant que la Russie contrôle la centrale nucléaire de Zaporijjia, il y a de gros risques ».

Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a jugé mercredi « urgent » qu’une « inspection » de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ait lieu à la centrale.

L’occupation du site par les soldats russes « constitue une grave menace pour sa sécurité et augmente les risques d’accident ou d’incident nucléaire (...) Il est urgent d’autoriser une inspection de l’AIEA et d’obtenir le retrait de toutes les forces russes », a estimé M. Stoltenberg, lors d’une conférence de presse en Belgique. L’opérateur public ukrainien Energoatom a dénoncé une cyberattaque russe « sans précédent » contre son site mardi, en précisant toutefois que son fonctionnement n’avait pas été perturbé.

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