Guerre en Ukraine : ce que l’on sait des bombardements à Tcherniguiv sur une université et un théâtre

GUERRE EN UKRAINE - La Russie a bombardé ce samedi 19 août le centre-ville de Tcherniguiv, dans le nord de l’Ukraine, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés.

Cette attaque intervient au terme d’une semaine particulièrement victorieuse pour l’armée ukrainienne.

• Que s’est-il passé à Tcherniguiv samedi ?

« Un missile russe a frappé en plein centre-ville, dans notre Tcherniguiv », a déploré le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram. « Une place, l’université polytechnique, un théâtre. Un samedi ordinaire, que la Russie a transformé en un jour de douleur et de perte. Il y a des morts, il y a des blessés », a-t-il ajouté.

Le dernier bilan connu a été communiqué sur Telegram par le maire par intérim de la ville Oleksandre Lomako : au moins sept personnes ont été tuées et 110 autres blessées.

Peu auparavant, les autorités locales, évoquant le tir « d’un missile balistique », avaient enjoint à la population de « rester à l’abri » dans cette ville épargnée par les attaques à grande échelle après avoir été brièvement encerclée par les forces russes au début de l’invasion en février 2022.

• Poutine en réunion juste avant l’attaque

La ville de Tcherniguiv a été bombardée peu après une réunion, annoncée ce samedi matin par le Kremlin, entre Vladimir Poutine et les généraux en charge de l’opération militaire en Ukraine dans la ville russe de Rostov-sur-le-Don, non loin de la frontière ukrainienne.

Les autorités russes n’ont pas précisé quand cette réunion avait eu lieu mais des images diffusées par les médias d’État suggèrent qu’elle s’est tenue pendant la nuit dans cette ville du sud du pays.

« Vladimir Poutine a tenu une réunion dans le quartier général de l’opération militaire spéciale à Rostov-sur-le-Don », a indiqué le Kremlin dans un communiqué. « Le chef de l’État a écouté les rapports du chef d’état-major des forces armées russes Valeri Guerassimov, de commandants de secteurs et d’autres responsables », a précisé le communiqué.

Une vidéo diffusée par l’agence de presse RIA Novosti montre le président russe sortant d’une jeep dans l’obscurité et accueilli par le général Guerassimov.

• Condamnations internationales

Paris, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, a dénoncé cette attaque. « En droit international, cibler intentionnellement des objectifs civils constitue un crime de guerre », rappelle le ministère des Affaires étrangères français dans un communiqué. « Il s’agit d’une nouvelle illustration de la lâcheté et du cynisme de la Russie », ajoute le Quai d’Orsay.

« Il est odieux d’attaquer la place principale d’une grande ville, le matin, alors que les gens se promènent, certains se rendant à l’église pour célébrer une fête religieuse », a fustigé dans un communiqué la coordinatrice humanitaire de l’ONU en Ukraine, Denise Brown. « Je condamne ce schéma répété de frappes russes sur des zones peuplées d’Ukraine, causant des morts, des destructions massives et des besoins humanitaires croissants », a encore déploré la responsable.

• Zelensky en Suède

Ce bombardement fait suite à une série de succès revendiqués cette semaine par Kiev sur le champ de bataille et alors que les États-Unis ont approuvé vendredi l’envoi par le Danemark et les Pays-Bas d’avions de combat F-16 à l’Ukraine.

Il s’est par ailleurs produit au moment où Volodymyr Zelensky se trouvait en visite en Suède, un pays qui a fourni à Kiev des armes antichars par milliers et souhaite adhérer à l’Otan malgré l’opposition virulente de Moscou.

Les discussions avec le Premier ministre Ulf Kristersson se concentrent sur la « coopération en termes de défense », notamment la possible nouvelle livraison de véhicules de combat d’infanterie suédois CV-90s, a détaillé le président ukrainien sur Telegram.

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