Guerre en Ukraine : pour Alexei Navalny, la défaite russe est « inévitable »

Opposition leader Alexei Navalny appears on a screen set up at a courtroom of the Moscow City Court via a video link from his prison colony during a hearing of an appeal against his nine-year prison sentence he was handed in March after being found guilty of embezzlement and contempt of court, in Moscow on May 17, 2022. - Alexei Navalny's hearing comes as Russian authorities seek to silence remaining government critics and Moscow pushes on with its military campaign in neighbouring Ukraine, with thousands killed and some 10 million displaced. He is already serving two-and-a-half years in a prison some 100 kilometres (60 miles) east of Moscow for violating parole on old fraud charges. If his new sentence comes into force, the 45-year-old opposition politician will be transferred to a strict-regime penal colony, which will place him in much harsher conditions. The new sentence will replace the old one -- that he was handed in February last year -- meaning Navalny will remain behind bars for another eight years. (Photo by Kirill KUDRYAVTSEV / AFP)

GUERRE EN UKRAINE - L’opposant russe Alexeï Navalny, emprisonné en Russie depuis plus de deux ans, a estimé qu’une défaite militaire du Kremlin était « inévitable » en Ukraine, près d’un an après l’offensive massive de l’armée russe contre Kiev.

« Une défaite militaire définitive (en Ukraine) peut encore être retardée au prix de la vie de centaines de milliers de mobilisés (les réservistes russes récemment enrôlés par Moscou, NDLR), mais, au final, elle est inévitable », a-t-il indiqué dans un message publié ce lundi 20 février par son équipe sur les réseaux sociaux.

« La combinaison mêlant guerre d’agression + corruption + incompétence des généraux + économie faible + héroïsme et grande motivation de ceux qui se défendent ne peut mener qu’à une défaite », a-t-il insisté.

Dans ce long message publié quatre jours avant l’anniversaire de l’offensive contre l’Ukraine lancée par le Kremlin, le militant anticorruption de 46 ans, bête noire du président russe Vladimir Poutine, détaille en 15 points son opposition au conflit.

Il estime que les « vraies raisons » de l’offensive sont des difficultés politiques et économiques en Russie, ainsi que la volonté de Vladimir Poutine « de garder le pouvoir à tout prix » et de laisser comme héritage historique une image de « Tsar Conquérant ».

Selon M. Navalny, des dizaines de milliers d’Ukrainiens innocents ont été tués.

L’opposant appelle en outre la Russie à respecter les frontières avec l’Ukraine convenues en 1991, à la dislocation de l’URSS, et qui incluent donc la péninsule de Crimée dans le territoire ukrainien.

La Crimée a été annexée en 2014 par Moscou et M. Navalny a souvent été accusé, dans le passé, de soutenir cette mesure dénoncée par la communauté internationale.

« Il faut laisser l’Ukraine tranquille et lui donner la possibilité de se développer comme son peuple l’entend », écrit-il, appelant au retrait des troupes russes. « Continuer la guerre, c’est un cri d’impuissance, mais l’arrêter, c’est un geste fort », poursuit M. Navalny.

L’opposant insiste en outre sur la nécessité, lorsque le conflit sera terminé, de compenser économiquement l’Ukraine, et d’enquêter avec des instances internationales sur les « crimes de guerre » commis.

Il a aussi assuré que la plupart des Russes n’avaient pas « une conscience impériale » et a appelé au « démantèlement du régime poutinien ».

« En prenant conscience de notre histoire et de nos traditions, nous devons faire partie de l’Europe et suivre une voie de développement européenne. Nous n’avons pas d’autre voie et n’avons pas besoin d’une autre voie », a-t-il conclu.

M. Navalny a été arrêté en Russie en janvier 2021, à son retour au pays après avoir subi un grave empoisonnement qu’il attribue au Kremlin. En mars dernier, il a été condamné à neuf ans de prison pour des accusations d’« escroquerie » qu’il juge fictives.

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