Guerre en Ukraine : les États-Unis accusent la Russie de crime de guerre formellement, une première

Durant son discours devant les participants à la Conférence de Munich sur la sécurité, dans le sud de l’Allemagne, Kamala Harris a formellement désigné la Russie coupable de crimes contre l’humanité en Ukraine.
THOMAS KIENZLE / AFP Durant son discours devant les participants à la Conférence de Munich sur la sécurité, dans le sud de l’Allemagne, Kamala Harris a formellement désigné la Russie coupable de crimes contre l’humanité en Ukraine.

GUERRE EN UKRAINE - Pour la première fois depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, les États-Unis ont formellement désigné la Russie comme ayant commis des crimes de guerre et contre l’humanité en Ukraine.

Pour la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, la Russie a bel et bien commis des « crimes contre l’humanité » dans sa guerre en Ukraine, a-t-elle déclaré ce samedi 18 janvier, appelant à ce que « justice » soit faite.

« Les États-Unis ont établi formellement que la Russie a commis des crimes contre l’humanité en Ukraine », a affirmé Kamala Harris lors d’un discours devant la conférence de Munich sur la sécurité où elle a réaffirmé le soutien le « temps qu’il faudra » des États-Unis à Kiev et la solidité du lien transatlantique et de l’Otan face à la Russie.

« Nous avons examiné les preuves, nous connaissons les normes légales et il ne fait aucun doute qu’il s’agit de crimes contre l’humanité », a déclaré l’ancienne procureur, avant de faire une glaçante énumération des exactions attribuées à la Russie, citant les bombardements systématiques visant les civils et les infrastructures critiques, les tortures et les viols attribués aux soldats russes, les déportations d’Ukrainiens en Russie, y compris de milliers d’enfants séparés de leur famille.

« Et je dis à tous ceux qui ont perpétré ces crimes et à leurs supérieurs ou complices dans ces crimes : vous en rendrez compte », a ajouté la vice-présidente américaine.

Pour que la Russie rende des comptes

Dans un communiqué séparé, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a assuré qu’« il ne s’agit pas d’actes au hasard ou isolés », et parlé d’une « attaque généralisée et systématique menée par le Kremlin contre la population civile en Ukraine ».

Il souligne encore qu’en usant de cette qualification de crimes contre l’humanité, les États-Unis s’engagent à ce que ces membres des forces russes et autres responsables, qui ne sont pas identifiés, « rendent compte de leurs actes » devant la justice. « Il ne peut y avoir d’impunité pour ces crimes », a-t-il ajouté.

Depuis le début de l’invasion, les États-Unis ont documenté ou répertorié plus de 30 600 cas de crimes de guerre commis par les forces russes en Ukraine, précise le département d’État américain. Et en septembre, ce sont des enquêteurs des Nations Unies qui ont directement accusé Moscou de crimes de guerre « à grande échelle » en Ukraine, notamment des actes de torture et des violences sexuelles.

Kiev a appelé à la mise en place d’un tribunal spécial pour juger les plus hauts responsables russes mais sa forme exacte soulève des questions juridiques complexes. C’est pourquoi Antony Blinken et son son homologue ukrainien Dymtro Kuleba doivent s’entretenir ce samedi, en marge de la conférence de Munich.

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