Guerre Israël-Hamas : pourquoi ces pays suspendent leur aide à l’Unrwa, agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens

UNRWA  (Photo de membres de l’Unrwa dans la bande de Gaza le 25 octobre 2023)
MAHMUD HAMS / AFP UNRWA (Photo de membres de l’Unrwa dans la bande de Gaza le 25 octobre 2023)

INTERNATIONAL - L’Australie, les États-Unis, le Canada et maintenant l’Italie et le Royaume-Uni... Ces pays ont annoncé la suspension de leurs financements à l’agence de l’Onu pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), après des accusations des autorités israéliennes selon lesquelles des employés pourraient avoir été impliqués dans l’attaque du Hamas le 7 octobre.

Israël souhaite que l’agence de l’ONU ne joue plus aucun rôle à Gaza, a déclaré son chef de la diplomatie. Le gouvernement veut « s’assurer que l’Unrwa ne fera pas partie » de la solution dans le territoire palestinien après la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, a indiqué Israël Katz dans un communiqué, espérant « faire cesser » toutes les activités de l’agence.

L’Unrwa, dans le viseur des autorités israéliennes depuis longtemps, s’est séparée vendredi de plusieurs employés accusés d’être impliqués dans l’attaque du 7 octobre, la plus violente de l’histoire d’Israël.

Douze employés concernés, plusieurs pays « préoccupés »

Les États-Unis ont annoncé vendredi « suspendre temporairement » tout futur financement de l’agence au cœur de la distribution de l’aide aux civils de la bande de Gaza. Les autorités « sont extrêmement préoccupées par les accusations selon lesquelles 12 employés de l’Unrwa pourraient avoir été impliqués dans l’attaque », a expliqué le porte-parole du département d’État Matthew Miller dans un communiqué.

Samedi, la ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong s’est dite « profondément préoccupée » par les accusations contre l’Unrwa. « Nous parlons avec nos partenaires et allons suspendre temporairement le versement des financements récents », a-t-elle écrit sur le réseau social X.

De son côté, le ministre canadien du Développement international Ahmed Hussen a annoncé vendredi que « le Canada a temporairement suspendu tout financement additionnel à l’Unrwa pendant qu’elle entreprend une enquête approfondie sur ces accusations ». « Le Canada prend ces accusations extrêmement au sérieux et s’implique étroitement avec l’Unrwa et d’autres donateurs sur cette question », a-t-il écrit sur X.

Ce samedi, l’Italie a également suspendu son aide « après l’atroce attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre. Des pays alliés ont récemment pris la même décision. Nous sommes engagés à fournir de l’aide humanitaire à la population palestinienne, en protégeant la sécurité d’Israël », a écrit sur X Antonio Tajani.

Idem pour le Royaume-Uni qui suspend « temporairement » son financement. Londre « est consterné par les accusations selon lesquelles des employés de l’Unrwa ont participé à l’attaque du 7 octobre contre Israël », a écrit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. « Le Royaume-Uni suspend temporairement tout financement futur de l’Unrwa pendant que nous examinons ces accusations préoccupantes », a-t-il ajouté.

Des contrats résiliés et une enquête ouverte

L’Unrwa avait auparavant annoncé vendredi avoir reçu des informations de la part d’Israël sur « l’implication supposée de plusieurs de ses employés » dans l’attaque. « Pour protéger les capacités de l’agence à délivrer de l’aide humanitaire, j’ai décidé de résilier immédiatement les contrats de ces membres du personnel et d’ouvrir une enquête », selon le chef de l’agence, Philippe Lazzarini, dans un communiqué. « Tout employé qui a été impliqué dans des actes de terrorisme devra en répondre, y compris à travers des poursuites judiciaires ».

« Nous saluons la réponse immédiate de l’Unrwa, y compris la résiliation de contrats (de membres du personnel, ndlr) ainsi que l’annonce d’une enquête sur les accusations envers l’organisation », a déclaré la ministre australienne des Affaires étrangères. Elle a souligné l’impact du « travail vital » de l’Unrwa pour les habitants de Gaza et « les plus de 1,4 million de Palestiniens qui s’abritent actuellement dans ses installations ».

« Si ces accusations sont avérées, le Canada s’attend à ce que l’Unrwa agisse immédiatement contre ceux identifiés comme ayant été impliqués dans les attaques terroristes du Hamas », a de son côté réagi le ministre canadien, précisant qu’Ottawa restait « profondément préoccupé par la crise humanitaire à Gaza et continue d’appeler au passage rapide, durable et sans entraves de l’aide essentielle ».

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’est entretenu avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres afin de « souligner le besoin d’une enquête rapide et approfondie sur cette question ».

Le Hamas appelle à ne « pas céder aux menaces et au chantage »

Le Hamas a dénoncé samedi les « menaces et le chantage » d’Israël à l’encontre des agences de l’ONU, après des accusations selon lesquelles des employés de l’agence pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) auraient participé à l’attaque du Hamas le 7 octobre.

« Nous demandons aux Nations unies et organisations internationales de ne pas céder aux menaces et au chantage » d’Israël, a ajouté le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué, alors que plusieurs pays dont les États-Unis ont suspendu leur financement de l’Unrwa.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a de son côté exigé un « examen interne profond des activités du Hamas et d’autres organisations terroristes » au sein de l’Unrwa.

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