Guerre Israël-Hamas : la mort de Saleh al-Arouri oblige Israël à anticiper tous les scénarios possibles

Si Israël n’a pas reconnu être à l’origine de la frappe qui a tué le numéro 2 du Hamas à Beyrouth, les craintes d’une expansion du conflit sont bien réelles désormais.
ANWAR AMRO / AFP Si Israël n’a pas reconnu être à l’origine de la frappe qui a tué le numéro 2 du Hamas à Beyrouth, les craintes d’une expansion du conflit sont bien réelles désormais.

PROCHE-ORIENT - Les craintes d’une extension du conflit prennent désormais le pas sur les négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. La mort du numéro 2 du mouvement islamiste palestinien mardi dans une frappe sur Beyrouth oblige désormais l’armée israélienne à craindre de lourdes représailles du Hamas et s’attend désormais à « tout scénario ».

Israël-Hamas : Saleh al-Arouri tué au Liban, qui était le numéro 2 du mouvement islamiste ?

Conséquence directe de la mort de Saleh al-Arouri, Israël affirme être « dans un état de préparation très élevé dans toutes les arènes, en défense et en attaque », comme l’a indiqué mardi soir le porte-parole des forces israéliennes Daniel Hagari.

Il faut dire que quelques heures plus tôt, le Liban avait été touché par une frappe attribuée à Israël. Plus particulièrement la banlieue sud de Beyrouth, où se trouve le fief du Hezbollah pro-iranien. Une frappe qui a donc fait six morts en dehors du numéro 2 de la branche politique du Hamas, même si l’État hébreu n’a toujours pas revendiqué cet acte.

Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas a dénoncé « une violation de la souveraineté du Liban » et une « expansion » de la guerre en cours dans la bande de Gaza. De son côté, le Hezbollah libanais a prévenu mardi soir que « l’assassinat de Saleh al-Arouri » était non seulement une « grave agression contre le Liban » mais aussi « un sérieux développement dans la guerre entre l’ennemi et l’axe de la résistance », expression utilisée pour désigner l’Iran et ses alliés régionaux hostiles à Israël.

« Ce crime ne restera pas sans riposte ou impuni », a également averti le Hezbollah. Face à montée croissante des tensions dans la région, le président français Emmanuel Macron a demandé à Israël d’« éviter toute attitude escalatoire notamment au Liban » lors d’un entretien téléphonique avec le ministre israélien Benny Gantz.

Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, les tensions se multiplient à la frontière israélo-libanaise, en Syrie et en Irak où des bases américaines sont prises pour cible, et en mer Rouge avec des attaques des rebelles Houthis.

Changement de cap dans les négociations

Malgré une nouvelle demande de cessez-le-feu faite par le président français au membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu, l’armée israélienne ne semble pas pouvoir relâcher la pression sur la bande de Gaza et les alliés du Hamas. D’ailleurs, l’armée dit se préparer à des « combats prolongés », qui devraient durer « tout au long de l’année » dans la bande de Gaza.

« L’idée que nous pourrions nous arrêter bientôt est erronée. Sans une victoire claire, nous ne pourrons pas vivre au Proche-Orient », a également souligné le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Pour illustrer cette tendance, le média israélien Haaretz affirme que des sources diplomatiques arabes ont confirmé que la mort du plus haut responsable du mouvement islamiste palestinien tué depuis le début de cette nouvelle guerre a de grandes chances d’avoir mis un point final aux négociations en cours pour un nouveau cessez-le-feu à Gaza.

En effet, la mort de Saleh al-Arouri aurait mis un terme aux négociations engagées depuis plusieurs semaines entre Israël et le Hamas. « Les pourparlers se concentrent désormais sur la prévention d’une escalade, en particulier dans le nord d’Israël », indiquent ces sources.

« L’assassinat a changé la situation et aucun progrès n’est désormais possible. L’effort consiste désormais à garantir que toute réponse, notamment de la part du Liban, sera mesurée et permettre la poursuite éventuelle des négociations ».

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