Guerre Israël-Hamas : l’OMS alerte sur la situation à Gaza où il ne reste qu’une poignée d’hôpitaux non détruits
INTERNATIONAL - Les établissements de santé sont détruits un à un. Après plus de deux mois de conflit entre Israël et le Hamas, onze hôpitaux de Gaza, soit moins d’un tiers, fonctionnent encore, a alerté ce mardi 12 décembre un représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« En seulement 66 jours, le système de santé est passé de 36 hôpitaux fonctionnels à 11 hôpitaux partiellement fonctionnels, un dans le Nord et 10 dans le Sud », a déclaré Richard Peeperkorn, représentant de l’OMS pour le territoire palestinien, lors d’une conférence de presse de l’ONU, rapporte l’agence Reuters.
Ce porte-parole a, par ailleurs, lancé un appel pour que les hôpitaux encore debout restent intacts. « Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre des établissements de soins ou des hôpitaux », a-t-il martelé.
Assaut contre l’hôpital Kamal Adwan
Au même moment, le ministère de la Santé du Hamas a accusé l’armée israélienne d’avoir lancé un assaut contre l’hôpital Kamal Adwan, au nord de la bande de Gaza, « assiégé et bombardé » depuis plusieurs jours. Les forces israéliennes « sont en train de regrouper les hommes, dont le personnel médical, dans la cour de l’hôpital et nous craignons que le personnel médical soit arrêté ou tué », a alerté le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qidreh.
Plusieurs hôpitaux de Gaza ont été pris dans les combats depuis le début de la guerre le 7 octobre, Israël accusant le Hamas d’y avoir installé des infrastructures et d’utiliser ainsi des civils comme des « boucliers humains ».
Outre l’attaque des hôpitaux, le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a également dénoncé mardi matin les contrôles imposés par l’armée israélienne aux convois médicaux dans la bande de Gaza, qui selon lui ont coûté la vie à l’un des blessés. « Nous sommes profondément préoccupés par les contrôles prolongés et la détention des agents de santé qui mettent en danger la vie de patients déjà fragiles », a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).
C’est « l’enfer sur terre » à Gaza
De fait, samedi, un convoi humanitaire sous la houlette de l’OMS et avec le Croissant-Rouge palestinien avait été arrêté deux fois à un check-point de l’armée israélienne à hauteur de Wadi Gaza, qui sépare le nord du sud du territoire palestinien, à l’aller et au retour.
Alors que les combats durent depuis plus de deux mois, les conditions humanitaires pour les civils à Gaza sont chaque jour plus désespérées. La situation dans la bande de Gaza est « apocalyptique », a averti lundi soir le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, estimant que le niveau de destruction dans le territoire était « plus ou moins, voire supérieur » à celui de l’Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale.
C’est « l’enfer sur terre » à Gaza, a, lui, affirmé mardi Philippe Lazzarini, patron de l’UNRWA, l’agence d’aide aux réfugiés palestiniens de l’ONU, après une visite dans le territoire palestinien intensivement bombardé par Israël depuis plus de deux mois. « De retour à Gaza, tragédie qui s’aggrave interminablement. Les gens sont partout, vivent dans la rue, manquent de tout. On demande l’impossible à nos collègues, dans cette situation impossible », a-t-il regretté sur X (ex-Twitter).
Back in #Gaza, endless deepening tragedy. People are everywhere, live in the street, need everything. They plead for safety & for an end to this hell on earth.
Our colleagues are asked to do the impossible in what is an impossible situation. pic.twitter.com/iiBFfk2rBG— Philippe Lazzarini (@UNLazzarini) December 12, 2023
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