Guerre Israël-Hamas : après la manif pro-Gaza à Sciences po, Attal annonce saisir la justice

Des étudiants auraient interdit l’amphithéâtre d’accès à une étudiante de l’UEJF. L’exécutif estime que « des lignes rouges ont été franchies ».

JUSTICE - Gabriel Attal dénonce « une dérive ». Le Premier ministre a annoncé ce mercredi 13 mars devant le conseil d’administration de Sciences Po que son gouvernement allait saisir la justice, via l’article 40 de procédure pénale, après que l’accès à un amphithéâtre a été interdit la veille à une étudiante de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) lors d’une mobilisation pro-palestinienne.

Guerre Israël-Hamas : un amphi de Sciences po bloqué par des soutiens à Gaza, indignation dans la majorité

Le chef du gouvernement, lui-même ancien étudiant de la prestigieuse école, a demandé des « sanctions extrêmement fermes » et dit saisir la justice « pour contribuer à l’enquête et contribuer à la mobilisation des services pour déterminer ce qui s’est passé hier ».

« Je pense que les Français s’interrogent très fortement et très profondément sur une forme de pente, de dérive, liée à une minorité agissante et dangereuse à Sciences Po », a-t-il également dénoncé, précisant qu’un « administrateur provisoire (allait) être nommé très prochainement (...) pour faire respecter toujours partout nos principes républicains ». Le directeur de l’établissement Mathias Vicherat a démissionné ce mardi, renvoyé devant la justice avec son ex-compagne dans un dossier de violences conjugales.

« Une ligne rouge a été franchie »

Mardi, une centaine d’étudiants ont occupé l’amphithéâtre principal de Sciences Po dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine ». Emmanuel Macron a dénoncé des propos « parfaitement intolérables » .

La ministre de l’Enseignement Sylvie Retailleau a insisté dans le Parisien : « Des lignes rouges ont été franchies dans cette école. Il faut le dire très clairement : les premiers responsables sont les auteurs d’actes qui ne respectent pas les principes de la République, ni les droits des autres quand ils font preuve de discrimination, d’actes ou de propos antisémites, quelle que soit leur forme. »

En plus du signalement à la justice, « une enquête disciplinaire interne a été lancée. Des éléments, des témoignages directs ont été collectés dans ce sens », a ajouté la ministre. Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a pour sa part parlé d’un « incident dérisoire », s’étonnant que l’affaire prenne une telle « ampleur médiatique nationale ».

Une étudiante juive interdite d’entrer ?

Une étudiante de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a alors « été empêchée d’accéder à l’amphithéâtre » où se tenait l’action, et « des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NDLR) à l’encontre » de l’association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur X.

« “Ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste” », tels sont les propos dénoncés par l’UEJF. Interrogé par l’AFP, un membre du Comité Palestine de Sciences Po, réfute qu’une telle phrase ait été prononcée. « Cette étudiante connue pour prendre des photos, cibler des personnes pro-palestiniennes qui sont ensuite affichées sur les réseaux sociaux qui subissent ensuite une vague de cyberharcèlement », selon un étudiant de l’école interrogé par BFMTV, Hicham. Il assure que d’autres membres de l’UEJF étaient dans l’amphithéâtre.

La direction de Sciences Po a annoncé saisir « la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables ». Et a également annoncé saisir le procureur de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénal « pour des faits à caractère antisémite ».

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