Guerre à Gaza : Israël bombarde des quartiers de Rafah concernés par un ordre d’évacuation

Selon la défense civile de Gaza, Israël bombarde deux quartiers de Rafah qu’elle a enjoint d’évacuer ce lundi 6 mai au matin.
- / AFP Selon la défense civile de Gaza, Israël bombarde deux quartiers de Rafah qu’elle a enjoint d’évacuer ce lundi 6 mai au matin.

INTERNATIONAL - L’attaque a commencé. L’armée israélienne bombarde ce lundi 6 mai deux quartiers de Rafah, al-Shuka et al-Salam, dans l’est de cette ville de l’extrême sud de la bande de Gaza où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens. Les deux zones étaient concernées par un ordre d’évacuation donné par Tsahal plus tôt dans la matinée, affirmant qu’elle opérerait avec une « force extrême » dans ces secteurs.

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Les bombardements israéliens, aériens et d’artillerie, « durent depuis la nuit dernière et se sont intensifiés depuis ce matin », a expliqué Ahmed Redwan, un porte-parole de la défense civile palestinienne.

Ossama al-Kahlut, membre du service des opérations d’urgence du Croissant-Rouge, basé à Rafah, a confirmé des bombardements israéliens dans les quartiers est de Rafah. « Il est clair qu’ils visent des domiciles, mais nous n’avons pas été informés de la présence de victimes dans les zones visées », a-t-il déclaré.

Un habitant de Rafah, Yakoub al-Cheikh Salama, 30 ans, a fait part de bombardements intenses dans plusieurs quartiers, notamment al-Salam et al-Shuka. « Il y a de fortes explosions et des bruits terrifiants de bombardements aériens et d’artillerie », a-t-il déclaré à l’AFP.

En vue de passer à l’offensive, l’armée israélienne a appelé ce lundi matin les habitants à partir des quartiers est de Rafah et à se rendre dans ce qu’elle appelle une « zone humanitaire élargie » dans le sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne a déclaré que l’opération était d’une « portée limitée » et a estimé qu’elle devrait déplacer environ 100 000 personnes. À l’AFP, Ossama al-Kahlout, un responsable du Croissant-Rouge palestinien dans l’est de Rafah, précise pour sa part que les zones désignées abritaient environ 250.000 personnes.

La détermination d’Israël à envahir Rafah reste un point d’achoppement dans les négociations du cessez-le-feu, qui se sont soldées par un échec ce dimanche au Caire, en Égypte.

Et les velléités d’Israël inquiètent sur la scène internationale. Le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell a jugé lundi « inacceptable » l’ordre d’évacuation donné par Israël, estimant qu’il laissait « présager le pire : davantage de guerre et de famine. » Paris rappelle, elle, « que le déplacement forcé d’une population civile constitue un crime de guerre au sens du droit international », souligne le Quai d’Orsay.

Quant à l’Unicef, elle a communiqué lundi son inquiétude pour les quelque 600 000 enfants entassés à Rafah qui sont menacés d’une « nouvelle catastrophe imminente ».

« En raison de la concentration élevée d’enfants à Rafah, parmi lesquels beaucoup sont extrêmement vulnérables et au seuil de la survie, ainsi que de l’ampleur prévisible des violences, avec des couloirs d’évacuation potentiellement minés ou parsemés de munitions non explosées, et les installations et services dans les zones de relogement étant limités, l’Unicef lance un avertissement concernant une nouvelle catastrophe imminente pour les enfants », met en garde l’agence de l’ONU. Elle craint également « un nombre considérable de victimes civiles et la destruction totale des services et infrastructures de base dont ils dépendent encore pour leur survie ».

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