Greta Thunberg se justifie sur sa peluche poulpe après des accusations d’antisémitisme

RÉSEAUX SOCIAUX - Une photo supprimée, à peine 6 heures après sa publication. La militante pour le climat Greta Thunberg avait posté ce vendredi 20 octobre un message de soutien aux Palestiniens, à la fois sur X (ex-Twitter) et sur Instagram, qui a fortement déplu. En cause, une peluche bleue en forme de pieuvre.

Sur la photo, la Suédoise pose aux côtés de trois autres activistes et tient une pancarte « Stand with Gaza », signe de soutien aux habitants de l’enclave palestinienne, visée par des bombardements depuis Israël en réponse à l’attaque meurtrière du Hamas menée le 7 octobre dernier.

Alors que Gaza enregistrait hier plus de 4 100 morts et 13 100 blessés, la jeune femme a dédié son habituelle grève du vendredi pour le climat à la cause palestinienne. « Aujourd’hui, nous faisons grève en solidarité avec la Palestine et Gaza », a-t-elle ainsi écrit en légende de son post. « Le monde doit s’exprimer et appeler à un cessez-le-feu immédiat, à la justice et à la liberté pour les Palestiniens et tous les civils concernés ».

Problème : sur la photo, juste au-dessus de son épaule, figure donc une petite peluche bleue, en forme de pieuvre ou de poulpe, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Plusieurs internautes y ont vu une référence à la propagande nazie, dont les relais ont pu utiliser dans les années 30 le symbole de la pieuvre bleue. L’animal est notamment présent dans un dessin antisémite du dessinateur Joseph Plank, dit Seppla, où il est censé représenter l’étendue et la dangerosité de la population juive, avec des tentacules multiples.

« J’ai appris que l’animal en peluche illustré dans mon précédent message pouvait être interprété comme un symbole de l’antisémitisme, ce que j’ignorais totalement », a assuré Greta Thunberg. « Nous sommes bien entendu opposés à tout type de discrimination et condamnons l’antisémitisme sous toutes ses formes. Cela n’est pas négociable. C’est pourquoi j’ai supprimé le dernier message », a-t-elle indiqué quelques heures après son premier post. Une nouvelle photo a été publiée, cette fois sans la peluche.

Le compte officiel d’Israël réagit à la polémique

L’activiste a également donné une explication au sujet de sa peluche. « Le jouet sur la photo est un outil souvent utilisé par les autistes pour communiquer leurs sentiments », a-t-elle indiqué. En effet cette petite peluche, notamment popularisée sur TikTok, est utilisée pour exprimer les émotions : elle est réversible et peut afficher d’un côté un visage souriant, de l’autre un visage triste. Greta Thunberg est atteinte du syndrome d’Asperger, une forme légère du trouble autistique.

Mais cette explication n’a pas suffi à apaiser les tensions, en témoigne la réponse de l’avocat spécialisé en droit de l’homme, Arsen Ostrovsky : « Vous dites que vous êtes contre l’antisémitisme, mais vous ne pouvez pas prononcer un mot pour condamner le Hamas ou exprimer votre solidarité envers les 1 400 personnes – dont des enfants – qu’il a massacrées. Vous disposez d’une plateforme. Utilisez-le de manière responsable ».

Plus encore, le compte officiel d’Israël a répondu au tweet de Greta Thunberg, regrettant qu’elle ne condamne pas le Hamas : « Le Hamas n’utilise pas de matériaux durables pour ses roquettes qui ont massacré des Israéliens innocents. Les victimes du massacre du Hamas auraient pu être vos amis ».

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