Quand les gravures du Moyen Âge moquaient les chevaliers

Enluminure (détail) extraite du Bréviaire de Renaud de Bar, vers 1302-1305.  - Credit:Bibliothèque municipale de Verdun
Enluminure (détail) extraite du Bréviaire de Renaud de Bar, vers 1302-1305. - Credit:Bibliothèque municipale de Verdun

Des lapins armés de haches ou qui se prennent pour des chevaliers, des escargots géants, des singes qui vont à l'école, des créatures hybrides menaçantes… Ces scènes étranges sont toutes issues de manuscrits du Moyen Âge. Quelle mouche a donc piqué les peintres ?

C'est d'autant plus étonnant que ces enluminures n'ont souvent rien à voir avec le texte qu'elles accompagnent. Situées dans les marges, elles vont jusqu'à orner des manuscrits religieux très sérieux ! On retrouve ainsi ces vilains lapins entre les XIIIe et XIVe siècles, surtout en France et en Angleterre.

Jusqu'aux Monty Python

Les artistes, issus d'ateliers d'enlumineurs, les utilisent en réalité pour parodier leur monde : on renverse la réalité pour faire rire le lecteur. Le lapin, réputé peureux, fragile et lâche, devient donc un chasseur d'humains ! Ces scènes, qui détournent la vie quotidienne médiévale, sont appelées des « drôleries ».

Cela va même plus loin : en les transformant en animaux, on se moque aussi des hommes du temps. Le lapin chevalier rappelle ainsi que nombre de ces combattants sont eux-mêmes stupides et lâches. Le but ? Critiquer les mauvais comportements des contemporains et les pousser à s'améliorer.

À LIRE AUSSILe Vermeer en cachait un autreEn tout cas, les peintres du Moyen Âge ont atteint leur objectif : des siècles plus tard, ces scènes décalées continuent à amuser… jusque sur Internet. Elles ont aussi probablement inspiré un film culte de 1975. Dans Monty Python : Sacré Gr [...] Lire la suite