Pour ces grands-parents et parents, Noël met en lumière les différences autour de l’éducation des enfants

« À Noël, mon fils va passer une semaine chez ses grands-parents et je sais que quand il rentrera, il faudra lui réapprendre certaines choses » raconte Louise
pipat wongsawang / Getty Images « À Noël, mon fils va passer une semaine chez ses grands-parents et je sais que quand il rentrera, il faudra lui réapprendre certaines choses » raconte Louise

PARENTALITÉ - Fête familiale par excellence, Noël est l’occasion de réunir plusieurs générations sous le même toit. Ces retrouvailles festives, qui font souvent la joie des enfants, peuvent aussi faire ressortir des points de frictions chez les adultes. Menu, charge mentale, relations familiales

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Et si chacun a à cœur de faire vivre un peu de la magie de Noël aux enfants, ceux-ci peuvent aussi se retrouver le centre de tensions, notamment entre parents et grands-parents. De l’éducation à la garde et aux cadeaux, quatre personnes ont raconté au HuffPost comment les fêtes de fin d’année soulignaient des tensions entre générations.

Quand les cadeaux fâchent

Quand il s’agit des cadeaux, la liste au père Noël ne résout pas tous les problèmes - loin de là. Entre parents et grands-parents, le choix des présents peut parfois être sujet de tension ou de questionnement. C’est le cas pour Léna*, qui raconte sa surprise au lendemain du réveillon l’an dernier : « Ma mère a offert à ma fille de 2 ans et demi une grande cuisine en bois avec des assiettes, des couverts, des fruits et légumes… C’était un bel objet, pour lequel elle s’était donné du mal et ma fille était ravie. »

Pour autant, la trentenaire tique sur ce choix : « J’ai grandi avec des jouets très genrés, et je n’ai pas forcément envie de reproduire ça pour ma fille. J’aurais préféré que ma mère m’en parle parce que je me pose des questions sur ce genre d’objets, un peu trop “tradi” à mon goût. »

Elle n’est pas la seule à avoir été surprise l’an dernier. « Mon fils avait trois ans et demi et pour Noël, ses grands-parents lui ont offert une Nintendo Switch, soupire Louise*, 35 ans. Pour moi, ça dépasse un peu l’entendement. » Elle et son compagnon estiment que leur enfant est trop jeune pour être exposé à ce type d’écran, mais ils lâchent prise en s’arrangeant pour que la console reste chez les grands-parents. « C’est leur argent après tout, ils ont le droit de le gâter. »

Des frictions éducatives plus larges

Ces désaccords autour des cadeaux peuvent être le reflet de divergences plus larges : sensibilités contraires ou fossés générationnels, les vacances et les moments de garde d’enfant sont aussi l’occasion de mesurer les différences éducatives entre parents et grands-parents.

Leila* en a fait l’expérience avec son petit-fils, élevé dans une démarche d’éducation positive. « Quand il était petit, il avait beaucoup de mal à accepter le “non”. Je crois que ses parents ne le formulaient jamais directement, détaille-t-elle. Il n’était pas habitué à entendre les règles de la manière dont on les formulait, et il fallait négocier en permanence. Pour les repas, les bêtises… Il fallait qu’il ait l’impression que l’idée vienne de lui pour l’accepter. » Une manière de faire qui a pu générer beaucoup de fatigue pour ses grands-parents, mais aussi une forme de frustration.

Les écrans sont également souvent cités comme motif de tension. Sandra* et son mari, grands-parents de sept petits-enfants, s’inquiètent ainsi de leur usage du smartphone. « On a l’impression que leur vie est attachée à cet appareil. Il faut leur prendre pour qu’ils ne l’utilisent pas. » Rien d’étonnant, souligne-t-elle, leurs parents ayant eux aussi les yeux rivés sur leurs smartphones en permanence.

De quoi faire tiquer les grands-parents qui tentent de donner un autre exemple à leurs petits enfants. « Quand ils sont avec nous, on essaie de les écarter le plus possible de ces écrans qui les fascinent et de leur montrer les bienfaits d’un repas en famille, ou des activités sans téléphone à portée de main. »

« Chez ses grands-parents, c’est le roi »

À l’inverse, dans le cas de Louise*, les grands-parents sont les plus permissifs - au sujet des écrans comme du reste. « Chez mes beaux-parents, mon fils de 4 ans est le roi : il a le droit de faire ce qu’il veut, de manger ce qu’il veut, quand il veut. » Un cadre éducatif très différent de celui qu’il connaît au domicile parental, et qui peut amener à des recadrages à son retour à la maison. « Ils vont le garder une semaine après Noël, et je sais que quand il rentrera, il faudra lui réapprendre certaines choses : ne pas dire de gros mots, qu’on ne peut pas toujours lui répondre dans la seconde, qu’il ne peut pas regarder les dessins animés dès le réveil… »

Un travail qui, pour elle, fait « partie du jeu ». « Certes, ses grands-parents sont beaucoup trop laxistes, tempère-t-elle. Mais ils partagent tellement d’amour, ils ont une relation tellement belle que dans la balance, ça en vaut la peine. C’est à nous de l’éduquer et de rattraper ensuite, c’est comme ça. »

Et si les vacances de Noël ont tendance à mettre en lumière ces points de friction, plusieurs interrogées soulignent aussi que c’est la période de l’année la moins favorable aux conversations qui fâchent. « On essaie de profiter de la paix - peut-être un peu artificielle - qui va avec la période, et on laisse de côté tout ce qui pourrait engendrer des tensions », explique Sandra. Pour éviter les conflits autour de la dinde, les discussions reprendront en 2024.

* Les prénoms ont été modifiés

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