Grève des greffiers : Bernalicis chante à l’Assemblée face à la réforme Dupond-Moretti

Grève des greffiers : Bernalicis chante à l’Assemblée face à la réforme Dupond-Moretti
Grève des greffiers : Bernalicis chante à l’Assemblée face à la réforme Dupond-Moretti

POLITIQUE - Défendre les greffiers en poussant la chansonnette. L’Assemblée nationale a entamé lundi 3 juillet l’examen du projet de loi de programmation de la Justice d’Éric Dupond-Moretti, une trajectoire de hausse du nombre de postes et du budget qui s’annonçait plutôt consensuelle, mais qui prend un tour polémique avec les émeutes urbaines et la grève nationale des greffiers.

Après une large adoption au Sénat le 13 juin, le ministre défend deux textes dans l’hémicycle jusqu’au 11 juillet : la programmation budgétaire 2023-2027 de son ministère puis un volet « organique » sur le statut des magistrats. Mais les discussions sont tendues alors que les greffiers sont en grève contre un projet de revalorisation salariale et dénoncent le « mépris » dont leur profession fait selon eux l’objet depuis des années.

Cette mobilisation a débuté il y a deux semaines de manière spontanée, hors syndicats, provoquée par un projet de nouvelle grille indiciaire qui va désavantager les greffiers, estiment-ils.

« Regarde-moi »

L’intersyndicale avait été reçue au ministère de la Justice le même jour, sans obtenir de résultat. L’UNSA Services judiciaires, la CGT des chancelleries et services judiciaires, SDGF-FO (Syndicat des greffiers de France) et la CFDT-Interco Justice ont regretté dans un communiqué commun un bilan « bien insuffisant et bien laborieux ».

De son côté, le ministère de la Justice a rappelé que la rémunération des greffiers a augmenté en trois ans de 12 %. Éric Dupond-Moretti promet une hausse « inédite » du budget, établi à près de 11 milliards d’euros en 2027, contre 9,6 milliards aujourd’hui, et l’embauche de 10.000 personnes, dont 1.500 magistrats, en cinq ans.

Ce qui est loin d’avoir convaincu tout le monde. Chez LFI, Ugo Bernalicis a défendu en vain une motion de rejet global du texte, une loi de « bricolage » selon lui. Il a même brièvement entonné dans l’hémicycle un chant de greffiers mobilisés : « regarde-moi, je ne sais plus comment aimer mon boulot de greffier », un détournement d’un morceau d’Isabelle Boulay, compagne d’Éric Dupond-Moretti, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.

« Les greffier.e.s sont les oubliés de votre enchaînement de bricolage, pourtant ce sont eux qui permettent de faire tourner l’organisation judiciaire correctement », a écrit le député LFI sur Twitter, reprenant son discours à l’Assemblée.

« Je savais que vous parliez mal, que vous pensiez mal, je viens de découvrir que vous chantiez mal aussi », a rétorqué le ministre.

Le projet de loi autorise aussi le gouvernement à réécrire par ordonnance le code de procédure pénale, dont beaucoup soulignent la complexité actuelle. Le chantier doit durer plusieurs mois et le garde des Sceaux s’est engagé à ce que le nouveau code n’entre pas en vigueur avant d’avoir été ratifié au Parlement.

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