Pénurie d’essence : Un « compromis trouvé » avec la CFDT chez TotalÉnergies, la CGT qui veut amplifier la grève

CGT General Secretary of the TotalEnergies raffinery in Normandy, Alexis Antonioli, gives a speech on strike at the TotalEnergies raffinery site, in Gonfreville-l'Orcher, near Le Havre, northwestern France, on October 13, 2022. - TotalEnergies has eased up on salaries by announcing on October 13, 2022 an exceptional bonus equivalent to one month's salary for its employees worldwide, coupled with a proposed 6% increase in 2023 for French employees who have been on strike for 17 days in the refineries under threat of government requisition. The industrial action to demand pay hikes has paralysed six out of the seven fuel refineries in France, leading to shortages of petrol and diesel exacerbated by panic-buying from drivers. (Photo by Lou BENOIST / AFP)

SYNDICATS - Au point mort. Après environ six heures de réunions, les négociateurs de la CGT ont quitté vers 2 heures du matin ce vendredi 14 octobre les premières négociations menées entre les syndicats et la direction de TotalEnergies depuis le début de la grève des raffineries, insatisfaits des propositions d’augmentations salariales faites par le groupe pétrolier.

Il s’agissait des premières négociations depuis le lancement par la CGT le 27 septembre de la grève qui a bloqué les raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies en France, créé une pénurie de carburants et fait tache d’huile sur d’autres secteurs.

« Les propositions qui sont sur la table sont largement insuffisantes », a déclaré Alexis Antonioli, secrétaire général CGT de la plateforme TotalEnergies Normandie, dénonçant une « mascarade ».

Le négociateur a sous-entendu que les syndicats réformistes (CFE-CGC et CFDT) signeraient en revanche un accord : « On pense fortement qu’il y a des organisations syndicales, qui n’appelaient pas à la grève, qui vont être signataires de cet accord en espérant mettre fin au mouvement. »

Contre-proposition de la CGT

Il a évoqué un « scénario à la Exxon », l’autre groupe pétrolier concerné par une grève dans ses deux raffineries françaises, et où les deux syndicats, majoritaires, ont signé un accord avec la direction, sans la CGT.

Mais, selon eux, les grévistes des sites TotalEnergies n’accepteront pas lors de votes ce vendredi l’offre faite par TotalEnergies, soit 5% d’augmentation générale avec un plancher d’augmentation à 2 000 euros. La CGT dit avoir fait une contre-proposition, qu’elle n’a pas dévoilée.

« Ces syndicats-là qui viendraient signer un accord au rabais, ça ne changera rien à la mobilisation, ça ne changera rien à l’état d’esprit et à la détermination des grévistes », a prédit Alexis Antonioli, avant de quitter l’esplanade pour aller dormir.

Les deux négociateurs de la CGT, deuxième syndicat du groupe, ont ajouté que « si jamais la direction a envie de nous recontacter, elle a nos portables. »

Du côté de la CFE-CGC, le coordinateur Dominique Convert a indiqué à l’AFP par texto : « Nous n’avons pas terminé, mais nous sommes bientôt au bout... »

La grève s’est arrêtée à la raffinerie de Fos-sur-Mer

Le mouvement lancé par la CGT s’est mué en appels à la grève générale, et mardi prochain sera une grande journée de grève nationale, des transports aux fonctionnaires, suite à l’appel jeudi de quatre grands syndicats (CGT, FO, Solidaires, FSU) et de plusieurs organisations de jeunesse. La grève de mardi touchera en particulier la SNCF et la RATP.

Le gouvernement avait fait fortement pression pour que ces négociations commencent, et Emmanuel Macron a assuré que le retour à la normale interviendrait « dans le courant de la semaine qui vient ».

Seule une raffinerie a vu la grève s’arrêter jeudi, celle de Fos-sur-Mer appartenant à Esso-ExxonMobil, où l’accord signé avec certains syndicats est rejeté par la CGT. Les grévistes de celle de Gravenchon-Port-Jérôme l’ont en revanche reconduite jeudi.

Cinq raffineries, sur sept en France, restent à l’arrêt, ainsi que plusieurs dépôts dont un immense près de Dunkerque, appartenant à TotalEnergies.

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