Avec la grève des aiguilleurs, la DGAC appelle les passagers à reporter leurs vols

PARIS, FRANCE - JULY 25: A view of Paris Charles de Gaulle Airport as the number of passengers and flights on rise while mass staff shortages continue with flight disruptions, including delays and cancellations due to national strike in Paris, France on July 25, 2022. The mutually increasing international flights from the countries of the region since June, with the start of the holiday season, caused a crisis in many airports where the staff was reduced and current employees were on strike due to COVID-19. (Photo by Fatima El Mezouari/Anadolu Agency via Getty Images)

Anadolu Agency / Anadolu Agency via Getty Images

(Photo de l’aéroport Charles de Gaulle Airport)

AVIATION - Au moins un millier de vols annulés, des retards et des appels à ne pas voyager : la journée de ce vendredi 16 septembre s’annonce très difficile pour les usagers du transport aérien français, affecté par une grève des aiguilleurs du ciel qui pourrait perturber le trafic européen.

À l’appel du Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA, majoritaire), ce nouveau mouvement pour réclamer des augmentations de salaires face à l’inflation, mais aussi une accélération des recrutements, concerne aussi bien la France métropolitaine que l’Outre-mer.

En conséquence, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de renoncer à la moitié de leur programme de vols vendredi, soit « environ 1000 vols annulés » au départ ou à l’arrivée du territoire français.

Des répercussions sur l’ensemble du trafic aérien européen

Malgré la mise en place d’un service minimum, « des annulations de vols et des retards significatifs sont à prévoir sur l’ensemble du territoire », a prévenu la DGAC. Elle a invité « les passagers qui le peuvent, à reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol ».

Cette grève pourrait avoir aussi des répercussions sur l’ensemble du trafic aérien européen. L’administration a indiqué travailler « avec le gestionnaire du réseau européen (Eurocontrol) afin de proposer aux compagnies aériennes des mesures de contournement de l’espace aérien national ».

Le service minimum concernera notamment des aéroports et les cinq centres en route de la navigation aérienne (CRNA), qui contrôlent les aéronefs transitant par l’espace aérien français et volant à plus de 6000 mètres d’altitude.

Une grève « injustifiée » pour Ryanair

La compagnie Ryanair, premier transporteur aérien européen par nombre de mouvements d’avions, a affirmé que cette grève « injustifiée » allait la contraindre à « annuler 420 vols (soit 80.000 passagers) survolant principalement la France » vendredi, sans nécessairement s’y poser.

Le SNCTA a souligné avoir décidé de ce mouvement pour manifester son inquiétude « au sujet du niveau actuel de l’inflation ainsi que des recrutements à venir ».

« Alors que le projet de loi de finances 2023, en cours d’élaboration, arrive devant le Parlement en octobre, l’absence de garanties de la DGAC et des pouvoirs publics est inacceptable », a ajouté le syndicat.

Ces professionnels s’alarment en particulier du départ à la retraite prévu d’un tiers des ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (ICNA) entre 2029 et 2035. Or, « au moins cinq ans séparent le recrutement de la qualification » et les capacités de formation sont « structurellement limitées ». Il faut donc, selon eux, anticiper ce « mur des départs » dès l’année prochaine, et budgéter des formations en ce sens.

Une deuxième grève prévue

Ce préavis a été maintenu après des « discussions de conciliation » en début de semaine, lors desquelles « aucune réponse (n’a été) apportée par la DGAC et les pouvoirs publics », selon le syndicat, qui parle de « provocation ». Le SNCTA a annoncé le dépôt « d’un deuxième préavis du mercredi 28 septembre au vendredi 30 septembre 2022 inclus ».

Se conformant aux demandes de la DGAC, Air France a décidé d’annuler environ 400 de ses 800 vols prévus vendredi. Cela représentera 55 % des courts et moyen-courriers, tandis que les long-courriers seront moins touchés, avec un vol sur dix supprimé.

« Des retards et des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure », a précisé Air France, en soulignant que « les clients concernés par des vols annulés seront notifiés individuellement ».

Air France, qui « recommande fortement à ses clients de reporter leur voyage », leur a permis d’anticiper ou de reporter leur déplacement « sans frais », et offert, « pour les clients dont le vol est annulé, un avoir ou un remboursement intégral dans le cas où ils ne voyageraient plus ».

De multiples conflits sociaux ont éclaté ces dernières semaines dans le secteur aérien européen sur fond d’inflation record. Fin juin et début juillet, des centaines de vols avaient dû être annulés à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle en raison d’une grève d’employés du gestionnaire, le Groupe ADP.

Mercredi, la compagnie a séparément annoncé qu’elle accorderait une hausse de salaires de 5 % à tous ses employés, assortie d’une prime de 1.000 euros, en réponse à l’augmentation du coût de la vie.

À voir également sur Le HuffPost : Héritier du Concorde ? Cet avion supersonic pourrait bientôt le devenir

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Lire aussi