Yahoo Actualités Grève des éboueurs: malgré les réquisitions, les tas d'ordures toujours très présents dans Paris
Mobilisés contre la réforme des retraites, les éboueurs se sont mis en grève dans plusieurs villes de France. À Paris, le mouvement entre ainsi dans sa 19e journée de mobilisation, avec plusieurs incinérateurs bloqués. Mais le 16 mars, face à l'amoncellement de déchets dans la capitale, la préfecture a réquisitionné des agents pour vider les rues.
En tout, 674 agents ont été contraints de retourner au travail, mais plus d'une semaine après, les tas de déchets restent encore très présents dans la capitale. Mercredi, selon la mairie de Paris, 9600 tonnes jonchaient les trottoirs, un chiffre en augmentation.
"La réquisition ne change pas fondamentalement la donne malheureusement", déclare sur BFMTV Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris.
Service minimum de certains agents réquisitionnés
Un éboueur réquisitionné à Paris nous raconte que, s'il est obligé de travailler, il fait le minimum en ne remplissant par exemple qu'un camion-poubelle sur les deux prévus, en ne ramassant pas les déchets des petites rues ou encore en ne vidant que d'un côté de la rue.
"On joue la sécurité au maximum. Dans notre quotidien, la sécurité on la laisse de côté", explique-t-il, "on est obligé de prendre des marches arrières en sens interdit. Mais là on joue les règles."
Naoufel, éboueur pour une société privée, raconte de son côté observer des ralentissements volontaires lorsqu'il se rend dans un centre d'incinération. "Ce qu'ils font c'est qu'ils ne viennent pas vider tout de suite, ils se garent, ils attendent... On les voit une heure, deux heures, trois heures", déclare-t-il.
"Ils font trainer un petit peu le truc alors qu'habituellement ces petits camions sont rapides, ils en ont pour dix minutes pour vider et repartir."
Des incinérateurs bloqués
Il ne faut pas non plus oublier que plusieurs centres d'incinération sont en grève autour de Paris, ce qui pousse les camions-poubelle à se vider plus loin, avec parfois des centres qui se retrouvent embouteillés, explique Le Parisien.
"Hier, 200 bennes sont sorties. Cependant 107 bennes sont rentrées pleines en raison de blocages, partiel ou total, des sites de traitement des déchets", écrivait jeudi la ville de Paris. "Pour rappel, à l'heure actuelle, la Ville de Paris ne dispose que d'un seul site pour vider les bennes, qui fait l'objet de blocages ponctuels et d'un engorgement quotidien."
La municipalité a également expliqué qu'elle concentrait les efforts de nettoyage sur certains secteurs en particulier, notamment là où se trouvent des marchés alimentaires. Une cellule de crise a été mise en place à la mairie pour gérer la situation.
"Afin de faciliter l’intervention progressive des services de la ville, évitez de sortir les encombrants dans les rues", est-il aussi demandé aux Parisiens.
La situation ne devrait pas s'améliorer immédiatement, la CGT Services Publics a voté la reconduction de la grève des éboueurs à Paris au moins jusqu'au 27 mars.
