En Grèce, la semaine de six jours reflète un “monde du travail moyenâgeux”

Travailler plus pour gagner un peu plus, c’est la politique affichée par le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis. Depuis le 1er juillet, une mesure faisant passer la semaine de travail à six jours est entrée en vigueur en Grèce. Elle concerne les entreprises à l’activité continue et celles confrontées à une charge de travail accru.

“Le processus peut être lancé sans exiger le consentement des salariés, car les employeurs peuvent faire usage du droit de gestion qui leur est désormais accordé par la législation”, précise le quotidien économique Naftemporiki.

Dans les colonnes du quotidien d’affaires, Alexis Mitropoulos, président de l’Union pour la défense du travail et de l’État social (Enypekk), rappelle que ni la loi ni la décision ministérielle ne précisent “quelle sera la durée hebdomadaire totale des salariés qui sont tenus de travailler le sixième jour par décision de l’employeur. C’est-à-dire s’ils travailleront quarante ou quarante-huit heures par semaine.”

Neuf heures de travail par jour

Le journal de gauche Efsyn y voit “une énième violation flagrante du droit du travail et des conventions collectives”. “La vie chère et les bas salaires poussent les salariés à l’acceptation d’un sixième jour de travail. Au détriment de leur qualité de vie”, regrette le quotidien.

“Le stéréotype des Grecs paresseux vole en éclats avec l’entrée en vigueur de ce plan de déréglementation, six ans après la fin du cauchemar des mémorandums”, pense Ta Nea. “La fin progressive de la semaine de travail de cinq jours n’est pas le seul changement dans le monde du travail, le ministère ayant également adopté la journée de neuf heures. Une heure supplémentaire qui ne sera pas rémunérée pour les travailleurs”, s’inquiète le quotidien centriste.

Le quotidien de gauche I Avgi regrette :

“Un pas de plus vers un monde du travail moyenâgeux.”

“Le monde du travail ne ressemble plus qu’à une jungle désormais”, fustige le député d’opposition Giorgos Gavrilos, cité par le quotidien. “La violation des droits du travail a pour objectif principal d’imposer la main-d’œuvre bon marché en Grèce”, ajoute l’élu de la formation de gauche Syriza.

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