La grâce partielle d’Aung San Suu Kyi n’annonce “aucun changement significatif”

Un geste de clémence mais en aucun cas une remise en liberté. Mardi 1er août, la junte au pouvoir en Birmanie a annoncé accorder une grâce partielle à Aung San Suu Kyi, emprisonnée depuis le coup d’État du 1er février 2021 et condamnée depuis à trente-trois ans de prison, rapporte le site Myanmar Now. La grâce porte sur cinq de ses dix-neuf condamnations.

Le président Win Myint, condamné à douze ans de réclusion, bénéficiera lui aussi d’une grâce partielle. “À la suite de ces commutations, Aung San Suu Kyi verra sa peine d’emprisonnement réduite de six ans, ce qui lui laissera vingt-sept ans à purger, tandis que Win Myint verra sa peine réduite de quatre ans, ce qui lui en laissera huit à purger”, précise Myanmar Now.

Ces grâces ont été communiquées dans le cadre d’une amnistie concernant 7 750 prisonniers, elle-même annoncée à l’occasion de “la consécration du bouddha Maravijaya à Naypyidaw”, la capitale, explique le site Democratic Voice of Burma. Culminant à 25 mètres, la statue est présentée par la junte militaire comme la plus haute du monde d’un bouddha assis en marbre, ajoute Frontier Myanmar.

Extension de l’état d’urgence

Quelques jours avant cette grâce, l’ancienne dirigeante avait quitté sa prison de Naypyidaw pour être placée en résidence surveillée. Cette décision, estime The Irrawaddy, “est une tactique visant à atténuer la pression internationale sur la junte” alors qu’une quatrième extension de six mois de l’état d’urgence a été annoncée le 31 juillet. En violation de la Constitution “qui n’autorise que deux extensions de six mois”.

En dépit de tous ces développements, ajoute le média indépendant, “les analystes ne s’attendent à aucun changement significatif” dans le pays. Un avis partagé par Myanmar Now, qui ne voit dans les grâces accordées à Aung San Suu Kyi et à Win Myint qu’“un geste symbolique de conciliation de la part du régime militaire qui a récemment procédé à des exécutions sommaires de prisonniers politiques et à des bombardements aériens aveugles dans les régions où il est aux prises avec des mouvements de résistance armés”.

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