GPA: une Amiénoise poursuivie pour avoir vendu ses bébés à 15.000 euros

Six personnes sont poursuivies par le tribunal de Laon pour avoir monnayé des gestations pour autrui à hauteur de 15.000 euros par bébé.

Un couple est accusé par le tribunal de Laon (Aisne) d'avoir vendu deux bébés, à un an d'intervalle, à deux couples - eux aussi poursuivis - ne pouvant pas avoir d'enfants, a révélé ce mercredi le Courrier Picard.

En 2016 et 2017, une Amiénoise d'une trentaine d'années aurait eu recours à la gestation pour autrui (GPA) à la demande de deux couples dont les femmes étaient respectivement stérile et atteinte de mucoviscidose.

En échange de ce service, 15.000 euros par bébé auraient été versés, a avoué le conjoint de la mère biologique - et père biologique des enfants.

Présenter simplement une carte vitale

La GPA étant strictement interdite en France, un stratagème avait été mis en place. La mère porteuse devait présenter la carte vitale de l'autre femme à l'hôpital. Une stratégie efficace pour la naissance du premier enfant.

Or, la seconde grossesse a nécessité un passage à l'hôpital pour des "douleurs abdominales", ont raconté nos confrères. C'est alors que l'hôpital, après une prise de sang, s'est rendu compte que le sang ne correspondait pas à celui de la femme suivie pour mucoviscidose.

Par la suite, une enquête a été menée par un juge d'instruction de Laon. Le couple suspecté d'avoir vendu ses bébés est poursuivi pour dissimulation d'enfant, passible de trois ans de prison. Et les deux autres couples sont eux aussi poursuivis pour dissimulation d'enfant et provocation à l'abandon. Les deux enfants ont été placés.

Le procès a été renvoyé à l'automne et devrait théoriquement avoir lieu en juin prochain, à moins qu'il n'y ait un nouveau renvoi, a indiqué la presse locale.

Une "démarche altruiste"

Maître Cyrille Bouchaillou, l'avocat de la mère biologique des deux enfants, que BFMTV.com a tenté de contacter, a assuré au Courrier Picard:

"Au départ, ma cliente avait une démarche altruiste [...] Elle souhaite aider les femmes."

Il a également dénoncé l'"hypocrisie" française au sujet de la GPA, autorisée dans d'autres pays, moyennant finance ou non. "Donc ceux qui ont les moyens...", a-t-il insinué.

Article original publié sur BFMTV.com

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