Le gouvernement fustige « les concerts de casseroles » et vise les « militants d’ultragauche »

Le ministre du Travail Olivier Dussopt estime que les « casserolades » révèlent « la volonté de LFI et de quelques organisations d’extrême gauche de censurer ceux qui ne pensent pas comme eux.»

POLITIQUE - Une batterie de ministres contre les casseroles. Plusieurs membres du gouvernement ont investi les médias ce mardi 25 avril pour revenir, entre autres, sur le climat politique actuel et les déplacements de l’exécutif contraints par les manifestations locales.

Lundi, ce sont François Braun et Pap Ndiaye qui ont été chahutés par plusieurs dizaines de contestataires et leurs « dispositifs sonores portatifs ». Le premier était à Poitiers, dans la Vienne, pour visiter le CHU de la ville quand le second a dû chambouler sa venue à Lyon pour des raisons de sécurité. De retour à Paris, le ministre de l’Éducation nationale était également attendu à la sortie de son train par des manifestants qui avaient envahi la gare de Lyon en toute fin de soirée.

Autant de scènes qui provoquent un certain émoi en Macronie en ce début de deuxième semaine « d’apaisement » selon l’expression présidentielle. Invité à réagir sur Cnews, Olivier Dussopt, le ministre du Travail a par exemple dénoncé des entreprises antidémocratiques qui « visent à faire taire celles et ceux qui ne pensent pas comme vous. »

« On n’a pas attendu les casseroles… »

« Nous continuerons à aller sur le terrain. (...) Mais qui sont ces quelques dizaines de personnes qui ici ou là se posent en censeurs ? Qui ont décidé de qui a le droit de venir ou non sur l’espace public ? Qui ont décidé que des députés réélus ne pouvaient pas prendre la parole ? » a ainsi déploré le ministre du Travail, comme vous pouvez le voir ci-dessus, citant notamment le cas du parlementaire Jean-Marc Zulesi, poursuivi par des manifestants ce week-end dans les rues de Salon-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône.

L’ancien socialiste estime ainsi que « manifester fait partie de la démocratie. Vouloir en découdre, vouloir menacer des députés, des membres du gouvernement, ce n’est pas la démocratie. » Pour lui, ces « casserolades » révèlent « la volonté de la France insoumise et de quelques organisations d’extrême gauche de censurer, d’interdire de prises de parole ceux qui ne pensent pas comme eux. »

Même offensive du côté de Gabriel Attal. Le ministre des Comptes publics a pour sa part ciblé « les militants syndicaux politiques d’ultragauche » qui se livrent à ces « casserolades », quitte à caricaturer quelque peu le public qui garnit ces mouvements spontanés.

« Je pense qu’il y a des personnes qui nous écoutent, qui sont en train d’aller travailler, qui s’occupent de leurs enfants avant d’aller travailler, probablement qui sont inquiètes ou en colère. Je ne suis pas sûr que ce sont des personnes qui peuvent se permettre en semaine d’aller de 14 heures à 18 heures attendre un ministre », a ainsi développé Gabriel Attal, pour qui l’important « c’est de répondre aux angoisses des Français qui travaillent. »

Et d’ajouter, quelques secondes plus tard, si les choses n’étaient pas assez claires : « Qu’il y ait des militants syndicaux, politiques, d’ultragauche qui nous attendent quand on vient se déplacer, qui passent quatre heures devant un lieu en pleine journée en pleine semaine… On n’a pas attendu les casseroles pour entendre les Français. » L’apaisement, vous disiez ?

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