Du givre matinal sur Mars, une découverte qui pourrait bien servir aux futurs astronautes

Le huffPost
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ESPACE - Des gelées matinales observées sur certaines de plus grandes montagnes du système solaire. Plus précisément, ce phénomène a été observé durant l’aurore sur les colossaux volcans martiens, dont la hauteur équivaut à trois fois celle du mont Everest. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs indique un article publié dans la revue Nature Geosciences le lundi 10 juin.

Ce phénomène est surprenant car Mars possède une atmosphère beaucoup moins dense que celle de la Terre, et possède plusieurs milliers de fois moins d’eau que notre planète bleue. Le givre est donc peu probable. Et pourtant, une couche de givre exceptionnellement fine, moins épaisse qu’un cheveu, couvre une immense surface des volcans martiens.

« C’est la première fois que nous découvrons du gel d’eau sur les sommets des volcans et la première fois que nous découvrons du gel d’eau dans les régions équatoriales de Mars », a déclaré au The Guardian Adomas Valantinas, planétologue à l’Université de Berne en Suisse et à l’Université Brown aux États-Unis.

Des volcans givrés

Ce givre a été découvert précisément dans la région de Tharsis. Elle réunit les immenses volcans de plusieurs kilomètres de haut tels qu’Olympus, Arsia et Ascraeus Mons, ou encore Ceraunius Tholus. Pour réaliser cette découverte, les chercheurs ont utilisé des images couleur à haute résolution de la sonde Exomars Trace Gas Orbiter (TGO) de l’Agence spatiale européenne (ESA).

Détection de givre sur le volcan Olympus par les outils CaSSIS, HRSC and NOMAD.
ESA/DLR/FU Berlin - ESA/TGO/CaSSIS Détection de givre sur le volcan Olympus par les outils CaSSIS, HRSC and NOMAD.

Cette découverte a été confirmée à l’aide d’observations indépendantes réalisées entre autres par la sonde Mars Express de l’ESA. Mais elle n’a pas été de tout repos. Sur Mars, il existe deux principaux composés volatils : l’eau (H2O) et le dioxyde de carbone (CO2). Tous deux peuvent facilement se changer en gaz et apparaissent comme blanc ou brillants à la lumière visible. Difficile donc les distinguer.

Les chercheurs ont ainsi dû réaliser un véritable travail d’enquête à l’aide de nombreux outils et d’une simulation numérique du microclimat des volcans de Mars pour arriver à la conclusion que oui, il y a bien du givre sur la planète rouge. Autre point soulevé dans cette étude, ces simulations numériques démontrent que les températures à la surface des volcans cités plus haut permettent d’imaginer qu’il y aurait de l’eau gelée.

Un passé aqueux (mais toujours trouble)

Cette découverte vient alimenter l’hypothèse selon laquelle la planète était autrefois un monde beaucoup plus humide, et peut-être même habitable, parsemé de lacs géants et de rivières sinueuses. En effet, des vaisseaux spatiaux en orbite autour de Mars ont déjà renvoyé des preuves de la présence d’eau gelée et liquide sur la planète rouge, avec des quantités importantes de glace observées aux pôles Nord et sud.

« Ce que nous voyons pourrait être une trace d’un climat martien passé », a ajouté à The Guardian Valantinas à propos des volcans aux pointes de gel. « Cela pourrait être lié aux processus climatiques atmosphériques qui se produisaient plus tôt dans l’histoire martienne, il y a peut-être des millions d’années. »

Actuellement, les échanges d’eau entre l’atmosphère et la surface martienne ne sont pas totalement compris. Cette découverte de givre est un élément important puisqu’il pourrait servir de traceur au cycle de l’eau sur Mars. Une nouvelle étape pour identifier des ressources clés pouvant aider à une potentielle exploration humaine.

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