Giorgia Meloni porte plainte contre le chanteur de Placebo : il l’avait traitée de « raciste, fasciste »

La première minisre italienne Giorgia Meloni ( ici le 26 juillet à Rome ) et sa soeur ne plaisantent pas avec les critiques acerbes à leur encontre.
La première minisre italienne Giorgia Meloni ( ici le 26 juillet à Rome ) et sa soeur ne plaisantent pas avec les critiques acerbes à leur encontre.

ITALIE - La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et sa sœur aînée Arianna, toutes deux engagées à l’extrême droite, ont séparément porté plainte cette semaine pour diffamation, respectivement contre le chanteur du groupe britannique Placebo et un dessinateur de presse italien.

Giorgia Meloni, fondatrice et présidente du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, a porté plainte contre Brian Molko, leader du groupe de rock alternatif, qui l’avait insultée et qualifiée de « fasciste, raciste », lors d’un concert organisé le 11 juillet au festival Sonic Park de Stupinigi, près de Turin.

« Je préfère que mes dessins parlent pour moi »

Arianna Meloni, pressentie selon la presse pour se présenter aux prochaines élections européennes sur la liste Fratelli d’Italia, a de son côté engagé des poursuites contre Mario Natangelo, caricaturiste du journal Il Fatto Quotidiano, très critique à l’endroit du gouvernement.

Le dessinateur l’a lui-même annoncé ce vendredi 4 août sur Instagram en publiant une copie partielle du procès-verbal dressé par les carabiniers, ainsi que le dessin incriminé. « Je ne commenterai pas l’affaire. Je préfère que mes dessins parlent pour moi. Et mes avocats », a-t-il écrit, comme vous pouvez le voir ci-dessous :

Son dessin représente Arianna Meloni, épouse de Francesco Lollobrigida, lui-même ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de sa belle-sœur, au lit avec un homme de couleur. Celui-ci demande à son amante : « Et ton mari ? », laquelle lui répond : « Ne t’en fais pas, il passe ses journées dehors à lutter contre le remplacement ethnique ».

Ce dessin avait provoqué des réactions indignées de membres du gouvernement, de Fratelli d’Italia et de la Lega, parti anti-immigration qui fait partie de l’exécutif entré en fonction en octobre 2022. « Attaquer l’adversaire justifie aussi de déstabiliser la vie des personnes et de leurs familles », avait regretté Arianna Meloni.

Giorgia Meloni et son parti sont les héritiers du Mouvement social italien (MSI), parti néofasciste créé après la Seconde Guerre mondiale dont elle a repris, à la fondation de Fratelli d’Italia fin 2012, la flamme tricolore. Elle a fait de la lutte contre l’immigration une priorité de son mandat, tout en souhaitant favoriser la natalité dans son pays aux prises avec la baisse des naissances et le vieillissement.

Lors d’une conférence sur ce thème en mai, Francesco Lollobrigida s’était dit préoccupé par « l’hiver démographique » auquel est confrontée la péninsule, « parce que nous voulons sauvegarder la culture, les langues de l’Italie ». Il avait nié que cela ait quoi que ce soit « à voir avec la race », après avoir mis en garde quelques semaines plus tôt contre le « remplacement ethnique » à l’œuvre selon lui du fait de l’immigration.

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