"Ces gens sont des terroristes": le témoignage fort d'une supportrice niçoise présente dans le bus attaqué après OL-Nice

Solange Claude n'est pas prête d'oublier le déplacement à Lyon. Sur le chemin du retour après la défaite au Groupama Stadium, le bus des supporters niçois a été attaqué sur l'autoroute. La présidente du club des supporters de l'OGCN se souvient de chaque minute.

“On était en train de rouler tranquillement sur l’autoroute, l’escorte venait de nous laisser depuis plusieurs kilomètres. On était dans le noir. On a eu une déflagration sur le pare-brise, on n’a pas compris ce qu’il se passait, raconte-t-elle à RMC Sport. On a eu des éclats de verre dans la figure. J’ai tourné la tête vers mon mari, je le vois groggy. Il a voulu se relever, il est retombé en arrière. Je me suis dit "on nous a tiré dessus". Je ne voyais pas où il était blessé, je ne voyais pas de marque sur son visage. J’attendais à ce que du sang jaillisse pour voir où il était blessé. On a retrouvé un cailloux sur le sol. Le chauffeur a gardé son sang-froid, il a été exemplaire. Il a continué à conduire malgré le bruit très fort. Le chauffeur nous a dit que quelque chose l’avait frôlé quand il conduisait. La pierre, c’était une petite boule de pétanque."

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"On a échappé au pire"

Le bus s'est finalement arrêté sur une aire de repos, où les dégâts ont pu être constatés. Mais la peur était bel et bien toujours présente. "On est descendus du bus, on a eu peur qu'ils viennent nous agresser ensuite. On a eu peur du guet-apens. On était dans la peur, le choc. On a échappé au pire. On a appelé la police, les services de sécurité d’autoroute sont venus. Les chauffeurs ont colmaté le trou avec du scotch et du carton à l’extérieur. On a nettoyé les débris de verre. Les pompiers sont venus. Mon mari a eu mal à la tête, une montée de tension", poursuit Solange Claude.

Après plus de deux heures d'arrêt, le bus a finalement repris sa route, pour arriver à Nice vers 7h30. Incapable de dormir, la supportrice s'est finalement rendue au commissariat en fin de matinée pour porter plainte.

"Ce n'est plus la peur qu'on ressent, c'est la colère qui prédomine. Ils attendent quoi ? Des morts? Ce qui est bien, c'est que Lyon ne nie pas que c'est un fait de supporters, que c'est lié au foot. Contrairement à Marseille. Marseille n'a rien eu lors de son caillassage. Donc on peut continuer comme ça ad vitam eternam. A Nice, on a fait des bêtises. Pour la bouteille de Payet, on l'a payé 2.000 fois."

"On a parlé de nous comme des tarés, des dégénérés. On nous a mis plus bas que terre. Ce qui s’est passé à Marseille a été minimisé. Ces gens-là pour moi ce sont des terroristes. Ils tapent aveuglement et impunément sur n’importe qui. Ils n'ont pas le respect de la vie."

Un frein des déplacements

Pour marquer le coup, Solange Claude demande un retrait de points pour freiner les ardeurs des individus. "Si on avait enlevé des points à Marseille, peut-être que les Lyonnais se poseront des questions. Il faut taper là où ça fait mal." En attendant, cette supportrice des Aiglons a annulé le déplacement à Toulouse le 3 mars prochain, encore trop bouleversée par les évènements de vendredi soir.

"Je n’ai pas envie de regarder autour de moi pour voir s'il n'y a pas un fou. On a toujours le souvenir du 14 juillet. A part à Lille cette année, je n'en fais plus. Pourquoi je vais me mettre dans la gueule du loup? On s’est déjà fait caillasser à Marseille il y a 12 ans. On espère faire des déplacements l'an prochain en Europe, mais pour l'instant, je dois me calmer."

Article original publié sur RMC Sport