Gendarme tué en Guyane : le tireur présumé interpellé

Hommage le 31 mars 2023 à Arnaud Blanc, tué lors d’une opération de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane, sur la base du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN).
Hommage le 31 mars 2023 à Arnaud Blanc, tué lors d’une opération de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane, sur la base du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN).

JUSTICE - Il avait fait part de son intention de se rendre. L’auteur présumé du tir sur un gendarme du GIGN, tué lors d’une opération contre l’orpaillage illégal fin mars en Guyane, a été interpellé ce samedi 8 avril après-midi par le GIGN dans la forêt guyanaise.

Le tireur présumé a été placé en rétention judiciaire, avant sa comparution devant le juge des libertés et de la détention (JLD), qui devrait le placer sous mandat de dépôt.

Appartenance à un groupe de braqueurs de mines d’or

Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect appartenait à un groupe de braqueurs de mines d’or clandestines, et n’était pas lui-même un orpailleur.

Le gendarme du GIGN, Arnaud Blanc, 35 ans, était décédé le 25 mars alors qu’il participait à une opération contre l’orpaillage illégal sur le site clandestin de Dorlin, au cœur de la Guyane, non loin de Maripasoula. Le tireur présumé était resté « dans le secteur », a précisé le procureur de la République de Cayenne, Yves Le Clair à l’AFP.

Il avait été héliporté avec neuf camarades au cœur de la jungle guyanaise afin de rejoindre par surprise le site de Dorlin. Le groupe avait été pris à partie par une bande armée. Après des échanges de tirs nourris, le gendarme, sous-officier de gendarmerie de l’antenne GIGN de Cayenne depuis 2019, avait été touché par balle. Une enquête avait été ouverte par le parquet de Cayenne pour meurtre en bande organisée.

Opérations régulières de démantèlement

Cette interpellation survient huit jours après l’hommage rendu le 31 mars par Emmanuel Macron au gendarme Arnaud Blanc, pacsé et père de deux enfants, sur la base du GIGN de Versailles-Satory (Yvelines).

« Celui qu’on surnommait Blanca avait bien l’âme d’un soldat de la France, souriant et libre », avait déclaré le chef de l’État devant son cercueil du gendarme. Ce « tireur d’élite, conducteur de véhicules blindés, secouriste confirmé, expert en pirogues » avait pris pour engagement de « protéger chacun en rempart du droit, en soldat de la loi jusqu’au bout », avait ajouté Emmanuel Macron.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame survient. En 2012, deux militaires avaient été tués et deux gendarmes grièvement blessés par balles lors d’une opération conjointe armée/gendarmerie contre des chercheurs d’or clandestins en Guyane, déjà au niveau du site de Dorlin. Depuis 2010, l’armée a également été endeuillée dans le cadre de cette lutte par plusieurs décès de nature accidentelle.

L’armée et la gendarmerie mènent régulièrement de grandes opérations de démantèlement des sites d’orpaillage illégal dans le cadre de la mission Harpie, lancée en 2008 par Nicolas Sarkozy, alors chef de l’État. De fin octobre à début décembre 2022, jusqu’à 500 militaires avaient ainsi été mobilisés pendant sept semaines afin de « neutraliser » les principaux sites clandestins d’extraction d’or.

Outre les difficultés rencontrées pour pénétrer la forêt amazonienne, la lutte contre ce phénomène est compliquée par son caractère transfrontalier, les orpailleurs agissant de part et d’autre des fleuves Oyapock et Maroni, frontières entre le département français et, respectivement, le Brésil et le Suriname.

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