Gaza: la présidente de la Croix-Rouge dénonce les souffrances "intolérables" de la population

Alors que l'armée israélienne multiplie ses frappes dans le sud de la bande Gaza, la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, dénonce les souffrances "intolérables" de la population.

Arrivée ce lundi 4 décembre dans l'enclave, elle a prévu de se rendre en Israël "dans les semaines à venir", a indiqué dans un communiqué le CICR, accusé d'en faire trop peu pour les otages à Gaza mais aussi pour les prisonniers palestiniens.

"Je suis arrivée à Gaza, où les souffrances de la population sont intolérables. Je réitère notre appel urgent pour que les civils soient protégés conformément aux lois de la guerre et que l'aide puisse entrer sans entrave. Les otages doivent être libérés et le CICR autorisé à leur rendre visite en toute sécurité", a écrit Mirjana Spoljaric, sur X (ex-Twitter).

Selon le CICR, son déplacement à Gaza vise à faire "avancer les efforts pour alléger le lourd tribut humanitaire que le conflit actuel fait payer aux civils" alors que les combats opposant l'armée israélienne au Hamas ont repris le 1er décembre.

"Le niveau de souffrance humaine est intolérable. Il est inacceptable que les civils n'aient aucun endroit sûr où aller à Gaza, et avec un siège militaire en place, il n'y a pas non plus de réponse humanitaire adéquate possible à l'heure actuelle", a relevé la présidente du CICR.

La trêve: un "espoir dans le monde entier"

Depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, en riposte à l'attaque d'une ampleur inédite menée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien, plus de 15.500 personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Mirjana Spoljaric doit rencontrer à Gaza l'équipe du CICR et visiter l'hôpital européen, où les équipes médicales de l'organisation humanitaire pratiquent des interventions chirurgicales vitales aux côtés du personnel de santé local.

Le CICR fournit également du matériel médical et d'autres fournitures aux établissements de santé à Gaza, ainsi que des moyens de subsistance aux personnes déplacées.

Le Croissant-Rouge palestinien apporte également son soutien, en fournissant notamment des ambulances, et certains de ses membres ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions au cours des dernières semaines.

"Un flux d'aide régulier et sans entrave doit être autorisé à entrer dans Gaza. Toutes les personnes privées de liberté doivent être traitées avec humanité", a insisté Mirjana Spoljaric.

Si la trêve de sept jours a permis la libération d'une centaine d'otages entre les mains du Hamas, près de 140 personnes restent détenues dans la bande de Gaza, selon les autorités israéliennes.

"La semaine dernière a offert un petit répit humanitaire, une lueur d'humanité qui a fait naître l'espoir dans le monde entier qu'il était possible de trouver une voie pour réduire les souffrances. En tant qu'acteur neutre, le CICR est prêt à soutenir de nouveaux accords humanitaires qui réduisent les souffrances et les déchirements", a-t-elle ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com