Gaza : Netanyahou concède pour la première fois qu’Israël échoue à limiter le nombre de victimes civiles

Si Tel-Aviv met en œuvre des opérations de prévention pour permettre aux civils de fuir les zones ciblées par l’armée israélienne, ces efforts sont insuffisants. Et c’est Netanyahou qui le dit.

Alors que des bombardements nocturnes sur le sud de Gaza ont provoqué la mort de 35 personnes, selon le directeur des hôpitaux de l’enclave palestinienne ce vendredi 17 novembre, au même moment, le Premier ministre israélien regrettait pour la première fois les pertes civiles qu’Israël n’arrive pas à limiter.

Interrogé par CBS News ce jeudi 16 novembre, Benjamin Netanyahou a exprimé à la télévision américaine de rares regrets concernant l’échec de son armée à réduire le nombre de victimes collatérales palestiniennes.

« Chaque mort civile est une tragédie », a-t-il déclaré au sujet des répliques israéliennes à l’attaque du 7 octobre par le Hamas. Le chef politique israélien venait d’être interrogé sur l’émergence d’une nouvelle génération de haine contre l’État hébreu, compte tenu du grand nombre de civils palestiniens tués.

« Nous ne devrions pas en voir car nous faisons tout notre possible pour mettre les civils hors de danger, alors que les combattants du Hamas font tout pour les mettre en danger », a d’abord répondu Benjamin Netanyahou.

« Nous envoyons des tracts, nous les appelons sur leurs téléphones portables et nous disons : ’Partez’. Et beaucoup l’ont fait », a-t-il assuré. Une opération encore mise en œuvre jeudi par l’armée de l’air dans certaines zones du sud de la bande de Gaza.

Constat d’échec

C’est à ce moment-là que Benjamin Netanyahou a fait une confession : « Je peux également dire que nous tenterons [d’atteindre cet objectif] en faisant un minimum de victimes civiles. C’est ce que nous nous efforçons de faire : un nombre minimum de victimes civiles. Malheureusement, [nos efforts] ne sont pas couronnés de succès. »

Des mots forts et surtout rares depuis le début des représailles israéliennes sur la bande de Gaza. Car si aucun chiffre ne permet de vérifier avec exactitude et impartialité le bilan humain, les données fournies par les représentants des autorités de la santé de Gaza -contrôlés par le Hamas- font toutefois état d’au moins 11 500 morts dans l’enclave palestinienne. Parmi eux, on compte plus de 4 700 enfants et 3 160 femmes.

Les attaques du Hamas, elles, ont provoqué la mort d’au moins 1 200 personnes côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon les autorités israéliennes. Et environ 240 personnes sont toujours retenues en otage par le Hamas depuis son attaque.

Depuis le début de cette guerre, Israël n’a eu de cesse de légitimer son action par sa volonté d’éradiquer totalement le mouvement islamiste palestinien, sans parvenir à limiter les dégâts collatéraux sur la population civile. Ce qui provoque des frappes et des opérations militaires sur les hôpitaux de Gaza, que le Hamas utiliserait comme des centres stratégiques et militaires, comme le soupçonne Tel-Aviv. Des affirmations démenties par le mouvement palestinien.

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