Gaza: le médiateur qatari dit attendre "une position claire" d'Israël sur le plan de cessez-le-feu

Le Qatar, qui joue le rôle de médiateur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a dit ce mardi 4 juin attendre "une position claire" du gouvernement israélien sur le plan de cessez-le-feu à Gaza annoncé par le président américain, Joe Biden.

"Nous n'avons pas encore vu de position très claire de la part du gouvernement israélien sur les principes énoncés par Biden", a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, lors d'une conférence de presse.

"Nous avons lu et vu les déclarations contradictoires émanant des ministres israéliens, ce qui ne nous donne pas beaucoup confiance sur l'existence d'une position unifiée en Israël sur la proposition actuellement sur la table", a-t-il ajouté. Le responsable qatari a aussi souligné que le Hamas n'avait pas non plus annoncé sa position.

"Nous n'avons vu aucune déclaration des deux côtés nous donnant beaucoup de confiance dans le processus", a-t-il déclaré, en affirmant toutefois que "le processus progresse" et que Doha collabore "avec les deux parties".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a quant à lui jugé ce lundi que "la proposition présentée par le président Biden est incomplète".

"Nous devons être très prudents"

Le pays du Golfe est engagé depuis des mois, aux côtés des États-Unis et de l'Égypte, dans une médiation visant à parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza après huit mois de guerre meurtrière, et la libération des otages enlevés lors de l'attaque sanglante le 7 octobre du Hamas en Israël. Mais les négociations ont été interrompues début mai lorsque Israël a lancé des opérations terrestres à Rafah, dans le sud du territoire.

Le plan annoncé vendredi soir par le président américain - une feuille de route proposée par Israël, selon lui - prévoit dans une première phase un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages (femmes et malades) et de prisonniers palestiniens. Mais les exigences contradictoires réitérées par les belligérants et les réactions venant d'Israël ont jeté des doutes sur ce plan alors que les appels se multiplient dans le monde pour arrêter le conflit.

"Il y a un élan international, porté par les Etats-Unis (...) mais nous devons être très prudents", a déclaré Majed al-Ansari.

Le président américain et l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, ont eu lundi une conversation téléphonique durant laquelle Joe Biden a affirmé que le Hamas était désormais "le seul obstacle à un cessez-le-feu complet" à Gaza, selon la Maison Blanche.

Le Qatar accueille le bureau politique du Hamas depuis 2012, avec la bénédiction des États-Unis.

Article original publié sur BFMTV.com