Gaza : Israël nie avoir ouvert le feu sur une foule attendant de l'aide à Gaza

L'armée israélienne a affirmé ce vendredi 15 mars ne pas avoir "attaqué" des Palestiniens et "analyser l'incident avec sérieux", sans détailler à ce stade sa version des faits.

Deux versions qui s'opposent. Au moins 20 personnes ont été tuées dans la nuit par des tirs à un point de distribution d'aide dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé ce vendredi 15 mars le ministère de la santé du Hamas, Israël niant de son côté avoir "attaqué" la foule.

Le Hamas a accusé l'armée israélienne d'avoir mené des tirs à partir de "chars et d'hélicoptères" sur des personnes qui attendaient une distribution de farine au rond-point "Koweït" situé à proximité de la ville de Gaza.

"Le bilan des victimes transportées à l'hôpital al-Chifa a été revu à la hausse à 20 morts et 155 blessés", a déclaré le ministère de la santé du Hamas.

"Il y a eu des tirs directs des forces d'occupation sur des gens rassemblés au rond-point 'Koweït' pour attendre l'arrivée de camions avec de la nourriture", a indiqué à l'AFP le docteur Mohammed Ghurab, directeur des services d'urgence de cet hôpital. Sur place, un collaborateur de l'AFP a vu de nombreuses ambulances avec des dépouilles et des blessés.

Informations "incorrectes"

Pour sa part, l'armée israélienne a affirmé ne pas avoir "attaqué" des Palestiniens "à un point de distribution d'aide", précisant "analyser l'incident avec sérieux" mais sans détailler à ce stade sa version des faits.

Sur X, Avichay Adraee, porte-parole de Tsahal, a répété que les informations diffusées par le Hamas "sont incorrectes."

"Alors que Tsahal examine les détails de l'incident avec la précision requise, nous appelons les médias à agir de la même manière et à s’appuyer sur des informations fiables sur la question", ajoute-t-il.

La famine redoutée

L'ONU redoute une famine généralisée dans le territoire assiégé par Israël, notamment dans le nord, difficilement accessible, où vivent actuellement environ 300.000 personnes.

Dans le nord de la bande de Gaza, les habitants scrutent quotidiennement le ciel dans l'attente d'un parachutage, mais les quantités larguées sont limitées. Dès que les parachutes s'approchent du sol, ils se précipitent au milieu des ruines, en espérant récupérer un sac de nourriture.

Les efforts s'accélèrent pour tenter d'acheminer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien où la population manque de nourriture après plus de cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas.

L'aide par voie terrestre, très insuffisante face aux besoins immenses des 2,4 millions d'habitants du territoire, entre principalement dans la bande de Gaza depuis l'Egypte via le poste-frontière de Rafah, après avoir été inspectée par Israël.

Ce n'est pas la première fois qu'Israël est accusé d'avoir tiré sur des civils palestiniens lors d'une distribution d'aide humanitaire. Fin février, Israël avait également dit vouloir enquêter sur la mort de 104 personnes, selon le Hamas, lors d'une distribution d'aide humanitaire à Gaza City.

Article original publié sur BFMTV.com