Gaza: Israël accepte de faire des "pauses de 4h" pour laisser les civils fuir

L'armée israélienne a accepté d'observer des pauses de 4 à 6 heures chaque jour dans le nord de la bande de Gaza, pour permettre aux civils palestiniens de quitter cette zone où les combats avec le Hamas font rage, sans perspective de cessez-le-feu.

Des pauses de 4h annoncées à l'avance

"Un cessez-le-feu avec le Hamas signifie une reddition", a répété jeudi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la chaîne Fox News, réaffirmant son objectif d'"éradiquer le Hamas" qui a déclenché la guerre en attaquant Israël le 7 octobre. "Rien ne nous arrêtera".

Israël a cependant accepté de faire des "pauses" humanitaires quotidiennes à partir de jeudi pour permettre aux civils de fuir le nord, où les combats et les bombardements se concentrent, pour aller en direction du sud du territoire, selon les États-Unis.

Ces pauses "de quatre heures dans certaines zones du nord de la bande de Gaza, seront annoncées trois heures à l'avance", a précisé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, selon qui Washington a reçu l'assurance qu'"il n'y aurait pas d'opérations militaires dans ces zones pendant la durée de la pause". En plus du pre

Des pauses humanitaires ont déjà eu lieu ces derniers jours, permettant à des dizaines de milliers de civils de fuir vers le sud de la bande de Gaza. Selon Israël, 50.000 personnes fuyant les combats sont passées jeudi par "un couloir d'évacuation" sécurisé ouvert pendant plusieurs heures lors de "pauses tactiques" de l'armée, soit autant que la veille.

Israël affirme avoir autorisé à des habitants de Gaza à emprunter un corridor humanitaire situé le long de la route Salah al-Din pour le cinquième jour consécutif jeudi. La Maison Blanche assure, selon Times of Israel, que la population de Gaza est désormais autorisée à prendre deux couloirs allant vers le sud.

Une demande de Biden

Le président des États-Unis a demandé lundi au Premier ministre israélien d'instaurer des pauses quotidiennes lors d'un appel téléphonique. Il espérait cependant qu'elles durent non pas quelques heures, mais au moins trois jours. L'objectif? Permettre de libérer des otages, toujours aux mains du Hamas, depuis le 7 octobre dernier.

"J'ai même demandé à ce que certaines pauses soient encore plus longues", a assuré Joe Biden, estimant qu'il n'y avait "aucune possibilité" de cessez-le-feu pour le moment et qu'Israël avait "mis un peu plus de temps" à accepter des pauses humanitaires que ce qu'il avait espéré.

Benjamin Netanyahu a assuré jeudi sur Fox News que "le combat continu(ait) contre l'ennemi que constitue le Hamas", mais a accepté de faire des pauses humanitaires, disant vouloir "faciliter le passage en toute sécurité des civils hors de la zone de combat" à condition que ce soit "dans des zones spécifiques et pour une période donnée".

1,6 million de déplacés

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), le nombre de déplacés à Gaza s'élève désormais à 1,6 million de personnes sur les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza.

Dans le nord, où demeurent encore des centaines de milliers de personnes, "le manque de nourriture est de plus en plus préoccupant", s'inquiète l'ONU, selon qui aucune organisation n'a été en mesure d'y fournir une assistance depuis huit jours.

Les hôpitaux qui n'ont pas encore fermé manquent de médicaments et de carburant pour faire fonctionner les générateurs.

Des "progrès" dans les négociations sur les otages

Les chefs du Mossad israélien David Barnea et de la CIA américaine Bill Burns ont discuté avec les responsables qataris à Doha d'une "éventuelle trêve humanitaire" dans le territoire, selon un responsable au fait des pourparlers.

Les discussions portent aussi sur "la libération des otages et davantage d'aide entrant à Gaza", a dit à l'AFP ce responsable, sous couvert d'anonymat, précisant qu'elles avaient "bien progressé vers un accord".

Une source proche du Hamas à Gaza avait indiqué mercredi à l'AFP que des négociations menées par le Qatar portaient sur la libération de douze otages, incluant six Américains, en échange d'une trêve humanitaire de trois jours.

Article original publié sur BFMTV.com