Gaza: l'ambassadeur d'Israël à l'ONU "ne voit pas la nécessité d'une pause humanitaire"

Lors d'une interview accordée ce dimanche 5 novembre à la chaîne américaine CNN, l'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan a estimé qu'"il n'y a pas de crise humanitaire" à l'intérieur de la bande de Gaza. Depuis le 7 octobre, Tel-Aviv bombarde sans relâche l'enclave palestinienne en représailles aux attaques terroristes du Hamas contre Israël. Des frappes qui ont tué et blessés des milliers de personnes, selon le décompte du ministère de la Santé palestinien.

En plus des positions du groupe islamiste, l'armée israélienne a reconnu avoir bombardé plusieurs installations civiles, dont des ambulances, des camps de réfugiés ou encore même l'Institut français de Gaza.

"Tout est contrôlé par le Hamas"

Les autorités locales (le Hamas, NDLR) affirment que depuis près d'un mois, au moins 9.770 personnes, dont 4.800 enfants et 2.550 femmes, ont été tuées par l'armée israélienne.

"Nous ne devrions pas croire les nombres qui sortent de la bande de Gaza, car tout est contrôlé par le Hamas", martèle de son côté Gilad Erdan, qui assure que des camions d'aide humanitaire peuvent rentrer à l'intérieur de l'enclave par l'Égypte.

"Nous ne voyons pas la nécessité d'une pause humanitaire", lance donc Gilad Erdan. "Elle permettra seulement au Hamas de se réarmer, de se regrouper, et de nous empêcher de détruire leurs positions".

Par la voix de la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, la France a appelé dimanche à une "trêve humanitaire immédiate" dans la bande de Gaza. Face à la "catastrophe humanitaire qui se déroule sous nos yeux" dans l'enclave palestinienne, il faut "que le Conseil de sécurité (de l'ONU) soit à la hauteur de ses responsabilités et adopte un texte. Nous y travaillons avec nos partenaires, notamment le Brésil et d’autres pays", a ajouté la cheffe de la diplomatie française.

Signe que la situation est dramatique, des experts de l'ONU, dont la rapporteure spéciale sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés, ont estimé début novembre que le peuple palestinien "court un grave risque de génocide".

En outre, de nombreuses ONG alertent sur "le sacrifice assumé et organisé de milliers de civils" par l'armée israélienne, qui entend "détruire" le groupe islamiste responsable des attaques du 7 octobre.

Sur CNN dimanche, l'ambassadeur israélien à l'ONU également a défendu son choix de porter une étoile jaune lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies le 30 octobre, expliquant avoir voulu pousser le Conseil à condamner le Hamas.

"Je tiens à souligner que mon objectif était avant tout de choquer le Conseil de sécurité", a-t-il déclaré.

Lors de cette réunion, l'ambassadeur s'était présenté avec une étoile jaune - dont le port était imposé aux juifs par les nazis - sur la poitrine, ce qui avait suscité de vives condamnations, notamment du mémorial israélien de la Shoah à Jérusalem.

Article original publié sur BFMTV.com