Guerre Israël-Hamas : ce que l'on sait d'une frappe de Tsahal contre l'Institut français de Gaza

Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé ce vendredi 3 novembre une attaque de l'armée israélienne contre l'Institut français de Gaza, en pleine guerre opposant l'État hébreu au Hamas. La France demande des comptes.

Que s'est-il passé ce vendredi 3 novembre à Gaza, où l'Institut Français a été frappé par l'armée israélienne? Le quai d'Orsay a révélé ce jour l'attaque de cet intérêt français. En parallèle, à quelques pâtés de maison de là, un bureau de l'Agence France Presse a également été endommagé.

• Une "frappe" sans victime

Dans son communiqué relatif à la frappe sur l'Institut français, le quai d'Orsay dit avoir été informé "par les autorités israéliennes" de la frappe contre son intérêt, un établissement culturel relevant du ministère des Affaires étrangères.

Ledit ministère assure qu'"aucun agent de l'Institut, ni aucun ressortissant français ne se trouvaient dans l'enceinte de l'Institut" au moment de la frappe.

Au total, selon un bilan communiqué le 26 octobre, 54 Français sont bloqués à Gaza. Emmanuel Macron a annoncé ce jour-là que la France souhaitait protéger et rapatrier "près de 170 Français, personnels de notre institut et ayants droit", comme il l'a expliqué lors de sa visite au Caire.

• La France demande des comptes

Après cette frappe, le ministère des Affaires étrangères dit avoir "demandé aux autorités israéliennes de (lui) communiquer sans délai par les moyens appropriés les éléments tangibles ayant motivé cette décision".

Si, depuis le début de la guerre, Paris affirme un soutien quasiment sans failles à l'action d'Israël à Gaza face au Hamas, la France a multiplié ces derniers jours les signaux d'alerte quant aux actions de Tsahal à l'encontre des civils palestiniens.

Dans un autre communiqué du quai d'Orsay envoyé ce vendredi, la France a fait part de sa "très vive préoccupation face au nombre de victimes civiles à Gaza, qui s'élève à plusieurs milliers".

Les autorités françaises rappellent dans leur missive que "la protection des civils est à la fois un impératif moral et une obligation internationale", en demandant des "mesures concrètes" à Israël en ce sens. Emmanuel Macron lui-même a déclaré ce vendredi que "la lutte contre le terrorisme ne justifie pas le sacrifice de civils".

• Israël ne répond pas

Ce vendredi 3 novembre, aux environs de 18h15, l'armée israélienne n'a pas émis de réponse officielle accessible à la presse. Elle a cependant pu correspondre avec les autorités françaises sans que cela ne soit établi à ce stade.

• Un bureau de l'AFP lui aussi endommagé

Ce vendredi 3 novembre, un autre intérêt français a été endommagé. Il s'agit d'un bureau de l'Agence France Presse à Gaza City. Un lieu dont la "localisation (...) est connue de tous", "précisément pour prévenir une telle attaque", précise l'agence de presse française dans un communiqué. Elle condamne cette action.

Aucun des huit membres du personnel ou collaborateurs permanents de l'agence basés normalement à Gaza ne se trouvait sur place au moment de l'impact. Aucun blessé n'est donc à déplorer.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de l'armée israélienne a indiqué que ses services avaient "vérifié [l'information] à de multiples reprises" et qu'il n'y avait "pas eu de frappe de [l'armée israélienne] sur le bâtiment". Le responsable n'a cependant pas attribué cet accident à un autre groupe comme le Hamas.

• Un contexte d'intensification des frappes de Tsahal

Ces deux événements liés à des intérêts français à Gaza se placent dans un contexte particulier. Depuis plus d'une semaine, l'armée israélienne intensifie ses frappes aériennes contre Gaza, tout en menant quelques manœuvres au sol à l'intérieur de la bande contrôlée par le Hamas.

Israël a annoncé jeudi avoir achevé l''encerclement" de la ville de Gaza comme l'a expliqué le général Daniel Hagari. Ces frappes ont notamment été dirigées contre le camp de réfugiés de Jabaliya.

Une frappe dont la France s'est émue du "très lourd bilan pour les populations civiles" tandis que l'ONU a estimé que ces bombardements "pourraient être des crimes de guerre".

Article original publié sur BFMTV.com