Les gardes-côtes grecs accusés de provoquer la mort de migrants en mer Égée

Les gardes-côtes grecs se trouvent à nouveau dans le viseur. Hier, la BBC a publié une enquête sur les refoulements de migrants opérés en mer Égée. Le média britannique comptabilise 43 morts entre 2020 et 2023 au cours de quinze “pushbacks”, le nom de cette pratique illégale et contraire au droit international.

“Les récits des témoins, eux-mêmes victimes des opérations meurtrières mais sauvés par miracle, sont choquants”, estime Efsyn. Le journal grec de gauche reprend les informations de l’enquête et quelques témoignages.

“L’histoire d’un réfugié syrien concernant le meurtre de masse d’enfants, dont les siens, par les gardes-côtes grecs est horrible : comment qualifier autrement les événements qu’il décrit ?” commente le quotidien.

En septembre 2022, alors qu’elle traverse le bras de mer qui sépare la Turquie de la Grèce, une embarcation tombe en panne au large de Rhodes, avec 85 personnes à son bord. Les gardes-côtes grecs transfèrent les migrants dans des canots de sauvetage et les renvoient dans les eaux turques.

“On a pris l’eau immédiatement, ils le voyaient. Ils nous entendaient hurler et nous ont laissés. Le premier enfant à mourir a été le fils de mon cousin. Puis ils sont morts les uns après les autres, un enfant, un autre, puis mon cousin s’est perdu. Au matin, sept ou huit enfants étaient morts. Le mien est mort dans la matinée, juste avant l’arrivée des gardes-côtes turcs”, raconte Mohammed.

Corps échoués

D’autres témoignages font état de pratiques criminelles de la part des gardes-côtes grecs :

“L’un des récits les plus choquants est celui d’un Camerounais qui, selon lui, a été pourchassé par les autorités grecques à son arrivée à Samos en septembre 2021. Il décrit comment des policiers masqués et habillés en civil l’ont pourchassé lui et deux autres personnes et les ont mis dans une embarcation des gardes-côtes, où les événements ont pris une tournure terrifiante”, retient Ta Nea.

“Ils ont commencé par l’autre Camerounais. Ils l’ont jeté à l’eau”, précise le témoin. “L’Ivoirien a dit : ‘Sauve-moi, je ne veux pas mourir.’ Lui-même a été roué de coups et jeté à l’eau. Il a réussi à nager jusqu’au rivage, mais les corps des deux autres ont été retrouvés échoués sur les côtes turques”, détaille le quotidien d’Athènes.

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