Gabriel Attal ne bat pas encore le record d'attente pour composer son gouvernement

Une attente qui s'étire. Près de trois jours après l'annonce de la démission d'Élisabeth Borne puis l'arrivée de Gabriel Attal à Matignon, la fumée blanche n'est toujours pas visible. Si les délais peuvent sembler interminables pour des ministres sur la sellette et les candidats au casting gouvernemental, le plus jeune Premier ministre de la Ve République est encore dans la moyenne pour composer son équipe.

Si aucun délai n'est officiellement prévu par la Constitution pour former un gouvernement, la plupart des Premiers ministres dévoilent le jour ou même ou le lendemain de leur nomination leur équipe ministérielle.

Des délais qui s'allongent sous Macron

Lors de son arrivée à Matignon en 2012, Jean-Marc Ayrault avait à peine attendu 24 heures. Il faut dire que ce proche de François Hollande savait dès la campagne présidentielle qu'il rentrerait rue de Varenne en cas de victoire et avait déjà pu réfléchir à son casting.

Même topo pour Jean-Pierre Raffarin après la réélection de Jacques Chirac en 2002 ou François Fillon en 2007, dans la foulée de la victoire de Nicolas Sarkozy.

Emmanuel Macron, apprécie, lui de prendre son temps. Depuis son arrivée à l'Élysée, les délais de composition se sont allongés. Édouard Philippe a mis ainsi deux jours à composer son premier gouvernement en 2017 contre trois jours pour Jean Castex en 2020 et enfin quatre jours pour Élisabeth Borne en mai 2022.

Huit jours pour Georges Pompidou

Autant dire que l'annonce du gouvernement de Gabriel Attal, qui pourrait intervenir ce jeudi après-midi, ne déroge pas aux habitudes de son patron. L'ancien ministre de l'Éducation nationale est par ailleurs encore loin de battre le record. En 1962, Georges Pompidou avait attendu pas moins de huit jours pour dévoiler la composition de son équipe.

Ce chiffre est talonné par les cinq jours de Michel Rocard en 1988 pour composer son gouvernement. L'exercice s'avérait à haut risque dans un contexte de majorité relative à l'Assemblée nationale.

Tout comme pour Gabriel Attal, qui doit s'atteler à ménager les alliés de Renaissance en s'assurant de la présence de ministres Horizon et MoDem dans son gouvernement. Autre casse-tête pour le nouveau Premier ministre: le respect de la parité et les egos des ténors politiques à ne pas froisser. Autant de raisons de prendre son temps.

Article original publié sur BFMTV.com