Gérard Depardieu, mis en examen pour viol, assure n’avoir « jamais abusé d’une femme »

Gérard Depardieu, ici à l’avant-première du film « Umami », à Berlin en Allemagne, le 12 janvier 2023.
Tristar Media / Getty Images Gérard Depardieu, ici à l’avant-première du film « Umami », à Berlin en Allemagne, le 12 janvier 2023.

JUSTICE - Il prend la parole pour la première fois dans cette affaire judiciaire, via une lettre ouverte. Gérard Depardieu, inculpé depuis 2021 pour des soupçons de viols et d’agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould, a rédigé un texte publié sur le site du Figaro ce dimanche 1er octobre.

« Je veux enfin vous dire ma vérité. Jamais au grand jamais je n’ai abusé d’une femme », se défend le monument du cinéma français dans un texte fleuve aux allures de poème.

« Une femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd’hui y avoir été violée. Elle y est revenue une seconde fois. Il n’y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation », raconte Gérard Depardieu, faisant référence sans la nommer à Charlotte Arnould et aux faits présumés qui se sont déroulés en deux temps en août 2018 à son domicile parisien.

À cette époque, l’acteur, un ami de longue date de la famille de Charlotte Arnould, lui propose une rencontre dans son hôtel particulier pour parler de son métier. La jeune femme de 22 ans rêve de devenir actrice. « Nous avons discuté professionnellement comme cela cinq minutes, avant qu’il me dise de m’approcher de lui pour qu’il regarde le maquillage de mes yeux », raconte Charlotte Arnould aux policiers, selon des propos rapportés par Le Parisien en mars 2022.

Puis, selon la version de la jeune femme, les attouchements auraient débuté, auxquels se seraient ajoutées des questions très personnelles sur sa sexualité. Plus tard ce même jour, les deux se retrouvent dans une chambre dans laquelle Charlotte Arnould aurait de nouveau été victime d’attouchements sexuels.

Interrogé par la police judiciaire, Gérard Depardieu reconnaît les attouchements mais Charlotte Arnould était selon lui « pleinement consentante ». « J’ai senti dans son regard et son comportement une curiosité et une entente qui m’ont poussé à aller plus loin. Il va de soi que si j’avais senti la moindre résistance ou opposition, elle n’aurait pas eu besoin de dire un mot, j’aurais arrêté immédiatement », affirme alors l’acteur, toujours dans des propos rapportés par Le Parisien en mars 2022.

« Je n’ai que ma parole à opposer »

Quelques jours plus tard, ils se revoient. « Mon intention de me rendre chez lui, c’était de lui dire ma façon de penser et mon dégoût de son comportement », précise la jeune femme aux enquêteurs. Pourtant, ce jour-là encore, elle aurait subi un viol digital.

« Si elle a été sous emprise, c’était sous sa propre emprise, elle n’a jamais été sous mon emprise », affirme Gérard Depardieu dans sa lettre ouverte publiée ce dimanche soir.

« Si, pensant vivre intensément le présent, j’ai blessé, choqué qui que ce soit, je n’ai jamais pensé à faire de mal et je vous prie de m’excuser de m’être comporté comme un enfant qui veut amuser la galerie », écrit-il encore, et de marteler qu’il n’est « ni un violeur ni un prédateur ».

« Au tribunal médiatique, au lynchage qui m’a été réservé, je n’ai que ma parole à opposer », conclut-il.

Gérard Depardieu a été mis en examen le 16 décembre 2020 pour « viols » et « agressions sexuelles » après la plainte de Charlotte Arnould. Celle-ci avait obtenu à l’été 2020 que l’enquête, d’abord classée par le parquet de Paris en juin 2019, soit confiée à un juge d’instruction.

En avril, Médiapart révélait les témoignages de 13 femmes accusant Gérard Depardieu de violences sexuelles. Le parquet de Paris avait indiqué à l’époque de ces révélations n’avoir « été destinataire à ce jour d’aucune nouvelle plainte ». Le parquet avait également précisé que l’instruction ouverte en juillet 2020 à la suite de la plainte de cette comédienne se poursuivait.

Après ces différentes accusations, Gérard Depardieu avait été écarté en mai de la promotion du film Umami, et plusieurs représentations de son spectacle de chant autour de Barbara ont été perturbées par des féministes.

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