Gérald Darmanin assure "prendre au sérieux" les récentes menaces d'attentats d'Al-Qaïda

Gérald Darmanin assure "prendre au sérieux" les récentes menaces d'attentats d'Al-Qaïda

La menace d'un attentat plane toujours sur la France. Ce jeudi, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) a menacé de frapper un ministère français, ainsi qu'une "ambassade suédoise". Dans un entretien à Ouest-France, Gérald Darmanin a assuré que Paris prend au sérieux ces menaces.

"Ces menaces, imprécises, ciblent la Suède en premier lieu, puis la France. Comme toujours, nous les prenons au sérieux, puisque le risque terroriste reste très prégnant", a souligné le ministère de l'Intérieur.

Le membre du gouvernement juge que la menace est exacerbée par la longue liste d'événements se tenant simultanément, le mondial de rugby, la visite du Pape et celle de Charles III se succédant, mettant en alerte les services de Beauvau. Il rappelle que quarante-deux projets d'attaques ont été déjoués depuis 2017, "et quinze ont abouti".

Reconstruction d'Al-Qaïda et de l'État Islamique

Gérald Darmanin pointe du doigt la reconstitution de plusieurs cellules d'Al-Qaïda et de Daesh, "malgré l'action de la coalition internationale ces dernières années". Il identifie comme points de tension le Sahel, ainsi que l'Afghanistan, en raison du retour des Talibans.

Dans ces zones, "des filières de la drogue se recréent et sont susceptibles de financer le terrorisme. Avec de l’argent, ces cellules organisées pourraient projeter des jihadistes qu’elles entraînent sur place", avertit le ministre de l'Intérieur.

Mais ces circuits ne sont pas les seuls à créer de la radicalisation. L'ex-maire de Tourcoing pointe du doigt des personnes radicalisées via internet, "extrêmement isolées" mais "perméables à la propagande jihadiste". Ce sont aujourd'hui 5273 personnes que les services de l'État surveillent, suspectant qu'elles puissent passer à l'acte ou soutenir une action.

"L’essentiel de la menace [politisée], c’est l’ultradroite"

Outre la menace liée au jihadisme, Beauvau surveille les mouvements en provenance de personnes ultra-politisées:

"Il y a chez les ultra-politisés radicalisés une petite partie de l’ultragauche, à ne pas sous-estimer et qui s’en prend en France, pour l’heure, principalement aux biens. Mais l’essentiel de la menace, c’est l’ultradroite, notamment depuis cinq ans, avec les suprémacistes blancs et les accélérationnistes".

Si aucun attentat n'a été commis en France pour ces motifs, Gérald Darmanin relève dix projets déjoués, sans préciser depuis quelle date. Il soulève par ailleurs que certaines personnes ou groupes d'extrême droite "s’aguerrissent en vue d’une guerre raciale". Nicolas Lerner, à la tête de la DGSI, avait alerté sur un danger similaire en juillet.

Article original publié sur BFMTV.com