Freeze Corleone attaque Christian Estrosi et Éric Ciotti en diffamation au sujet de sa chanson « Haaland »

JUSTICE - Un morceau qui fait polémique. Alors qu’il fait actuellement l’objet d’une enquête pour apologie du terrorisme, Freeze Corleone a annoncé son intention de porter plainte contre Éric Ciotti et Christian Estrosi. Le rappeur français entend attaquer les élus niçois en diffamation.

Freeze Corleone fait une référence à l’attentat de Nice dans une chanson, Estrosi va porter plainte

« Messieurs Christian Estrosi et Éric Ciotti ont cru bon de devoir diffamer Freeze Corleone, en inventant, eux-mêmes, des paroles qu’ils ont décidé d’ajouter à un couplet de l’artiste, pour pouvoir ensuite les dénoncer », s’est indignée l’équipe du rappeur dans un communiqué publié mardi 13 février.

Le président d’une association de victimes se dit « horrifié »

Au cœur de cette polémique, les paroles de la chanson Haaland, figurant sur l’album de l’artiste allemand Luciano, sorti le 9 février. Et notamment les phrases suivantes : « En défense j’suis Kalidou, t’es Lenglet. Burberry comme un grand-père anglais. J’arrive dans l’rap comme un camion qui bombarde à fond sur la… ».

La rime autour du mot « anglais » ainsi que la référence au camion laissent penser que le rappeur fait ici allusion à l’attentat du 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais à Nice, qui a fait 86 morts et plus de 450 blessés.

À sa sortie, le morceau a provoqué la colère du maire de Nice Christian Estrosi et celle du député des Alpes-Maritimes et président des Républicains Éric Ciotti. « Une nouvelle étape vers l’infâme a été franchie par le rappeur Freeze Corleone. Cette insinuation sur l’attentat de Nice est immonde », avait écrit ce dernier sur X (ex-Twitter).

Se disant « horrifié », le fondateur de l’association de victimes Life for Nice Jean-Claude Hubler a indiqué à l’AFP avoir, de son côté, chargé son avocat de déposer une plainte pour apologie du terrorisme.

Le parquet de Nice a annoncé samedi avoir ouvert une enquête préliminaire « prise d’initiative » pour apologie du terrorisme.

« Des paroles imaginaires »

Dans son communiqué adressé au procureur de Nice Damien Martinelli, l’entourage du rappeur évoque des « paroles incomprises » et « imaginaires ». Il souhaite que Christian Estrosi et Éric Ciotti viennent « s’expliquer, devant les juges, sur les voix qu’ils entendent ».

L’équipe du rappeur rappelle également que l’attentat n’a jamais été cité dans le morceau Haaland. « Aujourd’hui, l’artiste serait donc poursuivi pour des propos qu’il n’a jamais tenus mais que messieurs Estrosi et Ciotti seraient parvenus à entendre », peut-on lire.

Ce n’est pas la première fois que Freeze Corleone et ses morceaux font polémique. Figure marquante du rap français, l’artiste avait déjà fait l’objet d’une enquête en 2020 pour « provocation à la haine raciale » après la diffusion de clips contenant notamment des paroles telles que « J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 30 » ou « tous les jours RAF (rien à foutre) de la Shoah ». L’enquête avait finalement été classée sans suite, mais il avait été lâché par son label Universal Music, dénonçant des « propos racistes inacceptables ».

La polémique sur Haaland continue d’enfler, puisque la préfecture du Nord a annoncé ce mercredi 14 février l’interdiction d’un concert du rappeur. Freeze Corleone aurait dû se produire jeudi soir au Zénith de Lille. Dans un communiqué relayé par l’AFP, la préfecture du Nord déclare que « les paroles de plusieurs chansons de Freeze Corleone contiennent (...) des propos complotistes, ouvertement antisémites et empreints d’une admiration pour la personne d’Adolf Hitler et le IIIe Reich, ainsi que des propos faisant l’apologie du terrorisme, qui font référence à l’attentat de Nice ».

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