France, États-Unis : bravo, messieurs les égomaniaques !

Aux États-Unis aussi les nerfs sont à vif à l’approche d’échéances électorales. Jeudi 4 juillet, l’hebdomadaire allemand Die Zeit illustre sa une avec des photos de Joe Biden et Emmanuel Macron, sous le titre : “Le danger des gros ego”.

Selon le journal de l’intelligentsia outre Rhin, ce sont bien les deux dirigeants qui représentent une des plus grandes menaces pour l’avenir des deux pays. Si la droite radicale, populiste voire extrême enchaîne des succès à travers l’Occident, ce ne sont pas seulement les crises mondiales - migration, guerre, inflation, climat - qui sont responsables ; ni d’ailleurs les talents rhétoriques d’une Marine Le Pen ou d’un Donald Trump. “Ce sont aussi les erreurs catastrophiques que commettent leurs adversaires. L’hubris, l’aveuglement et les paris des dirigeants occidentaux qui prétendent pourtant représenter le centre, […] la société civile.”

Impudence scandaleuse

Les deux hommes, l’un en s’accrochant au pouvoir, l’autre en le remettant imprudemment en jeu, partagent le “complexe de supériorité”, insiste l’hebdomadaire. “Bien sûr, quand on est sous pression, on fait des erreurs et les démocraties occidentales subissent une pression jamais vue depuis 70 ans. Mais ce que Macron et Biden ont déclenché va bien au-delà d’erreurs artisanales. Celles-ci démontrent une absence de jugement, d’imagination historique et tout simplement de responsabilité associée à une impudence qui a quelque chose de scandaleux.”

Voilà deux puissances occidentales, et pas des moindres, qui se retrouvent de facto sans tête, et ce au milieu de la crise la plus grave depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. “Ni Poutine, ni Xi [Jinping], ni les mollahs de Téhéran, ni le Premier ministre israélien Nétanyahou ne prendront plus Biden ou Macron au sérieux.”

L’hebdomadaire dépeint une situation géopolitique apte à faire jubiler au Kremlin, ou ailleurs : “Deux des plus anciennes démocraties au monde se retrouvent paralysées par leur propre faute, au bord de l’ingouvernabilité. Et les ennemis de la liberté en Russie, en Chine, en Iran, en Corée du Nord peuvent contempler tranquillement le spectacle. Merci Messieurs.”

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