Xavier Niel présente « SIX », son projet pour remplacer M6

Disponible depuis 36 ans sur la télévision des Français, M6 pourrait bientôt disparaître au profit de la « SIX », une nouvelle chaîne portée par Xavier Niel, si son projet convainc le régulateur des médias.
ERIC PIERMONT / AFP Disponible depuis 36 ans sur la télévision des Français, M6 pourrait bientôt disparaître au profit de la « SIX », une nouvelle chaîne portée par Xavier Niel, si son projet convainc le régulateur des médias.

MÉDIAS - La prochaine révolution (de Xavier Niel) sera-t-elle télévisée ? Après avoir bousculé la téléphonie avec Free, le milliardaire français Xavier Niel s’attaque désormais au monde du petit écran avec un projet de chaîne pour remplacer M6. Un projet présenté ce mercredi 15 février au régulateur des médias.

C’est une première depuis 1987, année de la privatisation de TF1 et de l’arrivée de M6 sur le sixième réseau hertzien : les groupes TF1 et M6, titulaires historiques des canaux 1 et 6 de la TNT, dont les autorisations d’exploitation arrivent à échéance le 5 mai, doivent défendre leur renouvellement devant le régulateur, l’Arcom (ex-CSA).

Jusqu’ici, ces pionniers de la TNT avaient bénéficié d’un renouvellement sans appel à candidatures et en contrepartie d’engagements auprès du régulateur des médias. C’était sans compter sur celui qui a déjà tenté de racheter le groupe M6 à deux reprises ces dernières années, en mai 2021 et en octobre 2022.

Se faire une place dans le PAF

Face à eux, un nouveau concurrent, et pas n’importe lequel : Xavier Niel, huitième fortune de France selon le classement Forbes et par ailleurs actionnaire à titre individuel du groupe Le Monde, dont fait partie Le HuffPost.

C’est son projet qui ouvrira le bal, avec une audition programmée à 09 h15. TF1 sera entendue à 11h puis M6 à 1430. Chaque audition durera une heure trente. Intitulé « SIX », le projet de Xavier Niel est porté par la société NJJ Projet 5523, filiale de sa holding personnelle.

Parmi les promesses de la « SIX » version Niel : une programmation « riche en création patrimoniale » (fiction, documentaire, animation, captation/recréation de spectacles vivants...) en première partie de soirée, une large présence de « l’information et (du) débat public », des « engagements renforcés » envers « la création musicale » et d’un « niveau élevé » dans le « financement de la production audiovisuelle et cinématographique ».

« Ce projet ambitieux ne peut être développé que dans les premiers » canaux des chaînes TNT, avait d’ailleurs estimé la société fin janvier dans un communiqué. Ce qui exclut toute nouvelle candidature pour 2025, année d’échéance de 14 autres autorisations TNT, avait-elle assuré, « sauf pour compléter son portefeuille de chaînes en cas de succès lors de la procédure en cours ».

Un projet ambitieux, mais...

« Un nouvel entrant créera une nouvelle dynamique » face à des chaînes historiques « qui proposent souvent les mêmes programmes depuis des années », avait déclaré en novembre Maxime Lombardini, vice-président d’Iliad (maison mère de l’opérateur télécom Free) et président de NJJ Projet 5523, lors d’une audition devant l’Arcom.

Pour autant, sur le papier, les chances de l’emporter semblent minces. Même si ce projet « n’est pas un geste impulsif » de Xavier Niel, puisque NJJ Projet 5523 a été constituée en décembre 2021, « il n’y a pas une chaîne, de la taille d’une grande chaîne de la TNT, qui se soit montée en deux mois, c’est quand même très compliqué », analyse Philippe Bailly, président cofondateur de NPA Conseil, spécialiste des médias.

Outre ce calendrier très serré, Xavier Niel se heurte à un obstacle de taille : que deviendrait M6 ? Difficile en effet d’imaginer la chaîne s’arrêter purement et simplement sur la TNT, même si elle pourrait en théorie continuer sur tous les autres canaux (streaming et satellite), voire reporter une partie de sa programmation sur ses autres chaînes de la TNT (W9, 6ter, Paris Première et Gulli).

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