Avec « La Fortune des Winczlav », Jean Van Hamme revient aux sources de « Largo Winch »

« La Fortune des Winczlav » (Dupuis), de Jean Van Hamme et Philippe Berthet. - Credit:
« La Fortune des Winczlav » (Dupuis), de Jean Van Hamme et Philippe Berthet. - Credit:

On l'avait imaginé un temps profitant d'une retraite bien méritée après des années de bons et loyaux services voués au neuvième art. Mais c'était mal connaître Jean Van Hamme. Ce commandeur de la bande dessinée française a créé parmi les séries à succès les plus fameuses des décennies écoulées, que ce soit Thorgal, XIII ou Largo Winch. Et si Van Hamme a désormais laissé à d'autres le soin de faire vivre – avec plus ou moins de bonheur – ses personnages, il n'en avait pas tout à fait terminé avec son milliardaire play-boy fétiche, défenseur de la veuve et de l'orphelin. Amateur de fresques historiques où se croisent les destins bigger than life, feuilletoniste de génie, Van Hamme a souhaité éclairer, dans La Fortune des Winczlav, la généalogie de Largo Winch. S'appuyant sur le trait tout en élégance et « néo-ligne claire » de Philippe Berthet, le scénariste dénoue les fils d'une tragédie familiale qui se joue en pleine guerre froide entre les États-Unis et les Balkans titistes, et qui voit Nerio Winch, le futur père adoptif du héros, étendre irrésistiblement son empire. Van Hamme y déploie son goût pour les manœuvres financières de (très) haut vol, qu'il parvient à rendre intelligibles au lecteur profane, et la peinture de caractères complexes et ambigus, balançant perpétuellement entre l'ombre et la lumière. Du moins jusqu'à la venue au monde du beau et vertueux Largo § romain brethes

« La Fortune des Winczlav », de Jean Van Hamme et Philippe Berthet (Dupuis, 64 p., 16,95 €).